Algérie : des milliers de personnes descendent à nouveau dans les rues d'Alger, pour la première mobilisation depuis le départ de Bouteflika
La démission d'Abdelaziz Bouteflika n'est qu'une "demi-victoire" pour de nombreux Algériens, qui entendent chasser le "système" qui entourait l'ancien président.
Ce qu'il faut savoir
Ils ont poussé Abdelaziz Bouteflika à la démission et ne comptent pas s'arrêter là. Des milliers d'Algériens sont descendus dans les rues d'Alger, vendredi 5 avril, pour exprimer leur colère et provoquer le départ de l'entourage de l'ancien président, à qui la Constitution confie les rênes du processus d'intérim. Il sont réunis pour le 7e vendredi consécutif aux cris de "On ne pardonnera pas!", référence à la lettre d'adieu mercredi du chef de l'Etat, dans laquelle il a demandé pardon à son peuple.
L'intérim tarde à se mettre en place. Le Conseil Constitutionnel a "constaté la vacance définitive" de la présidence mercredi. Et la Constitution prévoit ensuite que l'Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la nation se réunissent ensemble. Mais aucune date n'a pour l'heure été avancée pour cette réunion, trois jours après la démission du chef de l'Etat.
Chasser les "3B". Désormais, l'objectif des opposants est de chasser les "3B" : Abdelkader Bensalah, Tayeb Belaiz et Noureddine Bedoui. Trois hommes-clés de l'appareil mis en place par Bouteflika et à qui la Constitution confie les rênes du processus d'intérim.
Un mois et demi de contestation inédite. Mobilisés dans la rue depuis bientôt deux mois, les Algériens ont obtenu une première victoire grâce à une révolte pacifique. "On a fait tomber le roi de l'échiquier, mais il reste quelques tours et quelques fous à abattre", raconte un manifestant à franceinfo. Retour sur ce printemps algérien qui fait vaciller le pouvoir du clan Bouteflika.