Algérie : Bouteflika largement réélu, sa victoire contestée
A 77 ans, et malgré ses ennuis de santé, il partait grand favori de l'élection présidentielle face à cinq adversaires, dont son ancien Premier ministre Ali Benflis. Ce dernier refuse les résultats.
L'issue de l'élection présidentielle en Algérie ne faisait guère de doute. Le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, a été réélu pour un quatrième mandat avec 81,53% des suffrages, dès le premier tour, selon les résultats officiels annoncés vendredi 18 avril. En 1999, il avait été élu à 74%, 86% en 2004, et 90% en 2009. A 77 ans et en dépit de ses ennuis de santé, il partait grand favori face à ses cinq adversaires, dont son ancien Premier ministre, Ali Benflis.
Ali Benfils "ne reconnaît pas le résultat"
Dans une déclaration à son QG, peu après l'annonce des résultats, Ali Benflis, qui a recueilli 12,18% des voix, a prévenu qu'il ne reconnaissait pas la victoire de d'Abdelaziz Bouteflika. Car "la reconnaître, a-t-il dit, c'est se rendre complice de la fraude". Il a dénoncé une "alliance entre la fraude, l'argent suspect et des médias vendus".
Ali Benfils avait quasiment pris acte de sa défaite dès jeudi soir, en dénonçant une "fraude à grande échelle" qui "a eu raison de la libre expression et du choix souverain du peuple algérien".
Abstention record
Quant aux partisans d'Abdelaziz Bouteflika, ils avaient investi les rues d'Alger, dès la fermeture des bureaux de vote jeudi soir, pour célébrer la victoire de leur champion, à coups de klaxons, de chants et d'engins pyrotechniques tirés jusque tard dans la nuit, au centre de la capitale.
Le scrutin a été marqué par une très forte abstention. Le taux de participation ne s'est établi qu'à 51,7 %, en net recul par rapport à celui de 2009 (74%). Les plus faibles taux de participation ont été enregistrés en Kabylie (autour de 25%) et dans la capitale, où les Algérois ont été seulement 37% à voter.
Hollande "souhaite un plein succès" à Bouteflika
Le quotidien algérien El Watan remarque que l'abstention est devenue "le plus grand parti du pays" et "cette élection du 17 avril restera dans l'Histoire comme le scrutin de l'absurde".
La première réaction d'un dirigeant étranger est venue du Maroc voisin. Le roi du Mohammed VI a ainsi félicité vendredi Abdelaziz Bouteflika pour sa réélection à la présidence, estimant qu'elle traduisait "la volonté pressante" du peuple algérien "d'aller de l'avant dans le processus de développement".
Quelques minutes plus tard, François Hollande a souhaité au président algérien "un plein succès dans l'accomplissement de sa haute mission". "Dans l'esprit d'amitié et de respect qui existe entre les deux pays, compte tenu des liens humains exceptionnels qui les unissent, la France forme des voeux chaleureux pour la prospérité de l'Algérie" affirme le communiqué de l'Elysée.
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