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"On va encore marquer l'histoire" : la jeunesse algérienne défile une nouvelle fois contre Abdelaziz Bouteflika

Le défilé a rassemblé des milliers d'Algériens mardi, dans une ambiance joyeuse et bienveillante.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une manifestante algérienne à Alger, le 19 mars 2019. (RYAD KRAMDI / AFP)

Des milliers d'étudiants ont une nouvelle fois manifesté mardi 19 mars dans les rues d'Alger, pour réclamer le départ du président Abdelaziz Bouteflika. Il a confirmé lundi qu'il prolongerait son 4e mandat au-delà de son terme prévu initialement le 28 avril.

Le défilé était bon enfant : sous le regard de centaines de policiers, les jeunes défilent en chantant, sans s'arrêter, si ce n'est lorsqu'ils marchent près d'un hôpital. À ce moment-là, tout le monde se tait ou chuchote. "Quand on arrive devant un hôpital, on fait silence. On veut que les malades ne soient pas dérangés", raconte Sarah, 19 ans, étudiante en économie. "On ne doit pas le faire parce que c'est nos frères, ça peut être notre mère, notre grand-mère, notre voisin ou n'importe qui. Il faut que tout le monde soit conscient."

La jeunesse est là, on va tout faire pour être les meilleurs, ça va aboutir !

Sarah

à franceinfo

La jeune femme est ultra-motivée : "On est spéciaux, on est les Algériens, c'est simple. On marque toujours l'histoire, on va encore la marquer, parce que c'est une nouvelle génération."

Le cortège est joyeux, heureux, les jeunes se photographient, filment tout ce qui bouge. Mais cela n'empêche pas évidemment de porter un message, sur les pancartes, les banderoles. Certains font sourire ("Ma nutritionniste déconseille ce régime"), certains sont plus revendicatifs ("On ne joue pas impunément avec l'exaspération de tout un peuple").

Une manifestation multi-générationnelle

Si la jeunesse algérienne se mobilise, les générations précédentes sont aussi dans la rue. Karim, cheveux poivre et sel, enseignant en chimie, marche aux côtés de ses élèves. Il est ému parce qu'il n'a pas eu la force d'organiser une telle marche quand il était plus jeune. "Dès le deuxième mandat, on aurait dû sortir. Mais bon, à leur âge on n'a pas fait ça."

C'est l'avenir de l'Algérie, ces jeunes sont extraordinaires.

Karim, enseignant

à franceinfo

Karim juge de manière très positive les événements : "C'est magnifique ce qu'il se passe. C'est ça qu'on veut de l'Algérie. C'est ça l'Algérie qu'on avait en tête depuis des années. Des jeunes qui sont motivés, qui savent ce qu'ils disent, qui sont politisés." Les jeunes donnent rendez-vous à leurs aînés une nouvelle fois vendredi prochain.

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