L'ambassadeur algérien de retour à Paris, un signe d'apaisement avec la France
Alger avait rappelé son ambassadeur le 2 octobre en réaction à des propos d'Emmanuel Macron qui affirmait que l'Algérie s'était construite sur "une rente mémorielle", entretenue par "le système politico-militaire".
Ce geste devrait mettre un terme, selon les experts, à une grave crise diplomatique avec la France. Après trois mois d'absence, l'ambassadeur d'Algérie reprendra ses fonctions à Paris jeudi, à la veille du 60e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie (1954-1962). Le président algérien Abdelmadjid Tebboune "a reçu mercredi l'ambassadeur d'Algérie en France, Mohamed Antar-Daoud, qui reprendra ses fonctions à Paris ce jeudi 6 janvier 2022", a annoncé la présidence dans un communiqué.
Alger avait rappelé son ambassadeur le 2 octobre en réaction à des propos, relayés par le journal Le Monde, du président français Emmanuel Macron qui affirmait que l'Algérie, après son indépendance en 1962, s'était construite sur "une rente mémorielle", entretenue par "le système politico-militaire".
Des regrets et une visite de Le Drian
Devant des jeunes dont des descendants de harkis, de colons et de militants de l'indépendance algérienne, Emmanuel Macron avait aussi questionné l'existence d'une nation algérienne avant la colonisation française à partir de 1830.
Alger avait, dans un autre signe de protestation, interdit le survol de son territoire aux avions militaires français desservant le Sahel, où sont déployées les troupes de l'opération antijihadiste Barkhane. Le 9 novembre, le président français avait fait savoir, via un conseiller, qu'il "regrettait les polémiques et les malentendus" avec l'Algérie, et assurait avoir "le plus grand respect pour la nation algérienne" et "son histoire".
Début décembre, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, avait effectué une visite en Algérie afin de désamorcer cette crise.
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