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La presse algérienne se déchaîne contre Nicolas Sarkozy après son «dérapage»
Les journaux algériens rivalisent de formules assassines contre l’ancien président français Nicolas Sarkozy après ses propos sur l’Algérie durant son voyage en Tunisie. Pour la majorité d’entre eux, il n’y a aucun doute : le patron des Républicains n’a jamais porté Alger dans son cœur.
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«Le fiel de Sarkozy contre l’Algérie», «La provocation de trop», «Les dérapages de Sarkozy sur l'Algérie», «La haine», les titres ne font pas dans la nuance. Qu’a bien pu dire l’ancien président français pour susciter une telle réaction? En déplacement à Tunis lundi 20 juillet 2015, Nicolas Sarkozy a développé un argumentaire sur son intervention en Libye et a voulu rassurer les Tunisiens : «La Tunisie est frontalière avec l’Algérie (et) la Libye. Ce n’est pas nouveau, vous n’avez pas choisi votre emplacement (sourire ironique). L’Algérie, qu’en sera-t-il dans l’avenir ? De son développement, de sa situation ? C’est un sujet qui, me semble-t-il, doit être traité dans le cadre de l’Union de la Méditerranée».
Si les autorités algériennes n’ont pas réagi officiellement, les médias ont vu rouge. «Propos scandaleux à Tunis : Le fiel de Sarkozy contre l’Algérie», s’étrangle El Watan qui y voit une attaque en règle contre l’actuel locataire de l’Elysée, François Hollande. «N’ayant jamais œuvré, de 2007 à 2012, pour l’établissement d’une relation apaisée entre l’Algérie et la France, l’actuel chef du nouveau parti de la droite, Les Républicains (ex-UMP), semble dérangé par les prouesses de son successeur à l’Elysée, François Hollande, qui a réussi à prolonger la lune de miel entre les deux pays».
L’influent caricaturiste de Liberté, Ali Dilem, fait dire à Nicolas Sarkozy s’adressant aux Algériens, paraphrasant le célèbre discours de De Gaulle à Alger, à une lettre près: «Je vous Hais compris». «Visiblement, dans son rapport à l’Algérie, Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française et candidat au retour au palais de l’Elysée en 2017, a sinon la provocation sur le bout des lèvres, du moins la maladresse politique chevillée au corps», s’indigne le quotidien.
Pour Le Quotidien d’Oran, l’explication est à chercher dans la prochaine présidentielle française : «C'est à un discours politique très vicieux que s'est adonné donc Sarkozy à Tunis, ne manquant pas l'occasion de gêner son adversaire politique, le président François Hollande, qui a pratiquement ouvert la voie vers l'apaisement et la détente dans les relations plurielles entre Alger et Paris. L'actuelle «lune de miel» entre Alger et Paris gênerait-elle à ce point le parti des Républicains et ses dirigeants? Assurément oui…»
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