Moines de Thibirine: Trévidic obtient une autopsie
Article initialement publié le 17 décembre 2012
Enlevés dans leur monastère, le 26 mars 1996, les sept moines seront exécutés deux mois plus tard par le Groupe islamiste armé. On retrouvera leur tête, mais jamais leur corps.
Cela entretient le mystère de leur mort. Les corps ont-ils été sciemment dissimulés pour brouiller les pistes?
La responsabilité du GIA est remise en cause par deux thèses. L'une évoque une tentative de libération des moines par l'armée algérienne qui aurait mal tourné. Une bavure que les autorités ont caché en faisant disparaître les corps.
L'autre thèse est encore plus radicale. Des anciens militaires algériens affirment que les moines ont été victimes d'un faux enlèvement, ordonné par le patron de la Direction du contre-espionnage algérien. Le but était de faire partir les moines, de discréditer le GIA et d'obtenir la reconnaissance de la France lors de la libération des otages. Mais les soupçons grandissants sur le rôle de la sécurité militaire ont chamboulé les plans. Les moines auraient été exécutés pour ne pas laisser de témoins au fiasco.
Pour éclaircir les circonstances de leur mort et obtenir réparation, une plainte avec constitution de partie civile a été déposée à Paris, le 9 décembre 2003, par la famille de Christophe Lebreton, un des religieux assassinés, et du père Armand Veilleux, procureur général de la congrégation de l'ordre des Cisterciens, au moment des faits.
Depuis 2007, c'est le juge Marc Trévidic qui est en charge du dossier. Il a indiqué que l'enquête en France est bouclée, et qu'il lui faut désormais poursuivre ses investigations en Algérie.
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