Burkina Faso : dans les communautés, le mariage forcé persiste
Grossesses, lésions, viols… Au Burkina Faso, l’âge légal du mariage fixé à 17 ans et les libertés prises par les communautés posent des problèmes d’ordre biologiques pour les jeunes femmes victimes de moeurs encore très traditionnelles.
Le Burkina Faso autorise le mariage à 17 ans. Mais dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, les communautés ne respectent pas ces règles : un tiers des filles seraient mariées avant l’âge légal.
Blandine Thieba, présidente de la Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina Faso, éclaire ce point : "Sur le plan coutumier, religieux, le mariage se fait" ; mais il n’y a pas d’acte de mariage, ce qui, sur le plan légal, n’a aucune signification.
Qu’arrive-t-il aux jeunes femmes une fois mariées ?
Généralement, les femmes mariées ne vont plus à l’école. Sur le plan médical, Blandine Thieba évoque des "complications", comme des "viols au sein de ce ‘couple’ entre guillemets". Les jeunes filles se retrouvent dans des "relations forcées" et peuvent subir des "déchirures, des lésions au niveau des parties génitales".
Enfin, la grossesse arrive. Désirée ou non, elle entraîne bien souvent des avortements, des accouchements prématurés et des morts foetales. Trop jeunes pour être enceintes, ces jeunes mamans subissent des complications dues à leur "immaturité biologique", explique la gynécologue.
Le message à faire passer, pour Blandine Thieba, notamment auprès des responsables religieux, est que la société burkinabaise devrait reculer l’âge du mariage, améliorer les conditions de soins et avertir les communautés des nombreux dangers encourus par ces jeunes femmes.
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