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Coronavirus : retour à l'école pour les élèves du Burkina Faso après six mois d'arrêt

Toutes les écoles du pays ont enfin rouvert leurs portes. Mais cette année scolaire est marquée par un double défi, sanitaire mais aussi sécuritaire.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Masque obligatoire désormais dans les écoles du Burkina Faso où les cours ont repris le 1er octobre 2020 après six mois d'interruption en raison du coronavirus. (OLYMPIA DE MAISMONT / AFP)

Le Burkina Faso compte 20 000 écoles et scolarise cinq millions d'enfants. Mais avant la fermeture totale de mars en raison du coronavirus, 2 512 écoles étaient déjà fermées dans le pays à cause de l'insécurité et de la violence, affectant l'éducation de plus de 350 000 enfants. Une insécurité qui a déplacé un million de personnes dans le pays dont près des deux tiers sont des enfants.


Les écoles doivent donc souvent accueillir plus d'enfants et, en quelque sorte, "pousser les murs", alors même que la lutte contre l'épidémie impose de réduire le nombre d'élèves par classe. Ainsi, dans l'école du quartier de la Patte d'oie à Ouagadougou, les 56 élèves de CM2 sont désormais répartis en trois classes, rapporte l'Unicef. Deux enseignants sont affectés par salle.

Classes surchargées

La distanciation sociale est la mesure la plus difficile à faire respecter, reconnaît dans La Croix Monique Cissé, directrice d'une école catholique de Ouagadougou. La taille des classes est réduite et les élèves nombreux.

L'école en temps d'épidémie, c'est aussi désormais le port du masque. Selon le ministère de l'Education nationale, trois millions de masques ainsi que 6 000 cartons de savon sont prêts à être distribués sur l'ensemble du territoire. A terme, chaque élève, précise l'Unicef, recevra deux masques lavables.

Rattraper le retard

Quant à l'enseignement proprement dit, il va devoir rattraper le retard pris avec la fermeture. Il manque un trimestre d'école aux classes intermédiaires, c'est-à-dire les niveaux de scolarité qui ne sont pas sanctionnés par un examen. Ainsi en primaire, tous les élèves ont été passés au niveau supérieur. Jusqu'au 15 novembre, il s'agira donc de suivre le programme inachevé.

Du reste, ici comme ailleurs dans le monde, beaucoup s'interrogent sur l'impact réel de cette interruption sur le niveau scolaire des élèves. Le ministère se félicite de résultats aux examens, supérieurs à ceux de l'an passé, ce qui peut sembler paradoxal. D'autant que les solutions d'éducation à distance, notamment par la radio, n'ont pas touché tout le monde. Selon l'Unicef, un peu moins de 500 000 enfants ont pu bénéficier d'un apprentissage quotidien.

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