Burundi : trois manifestants meurent au cours de violents affrontements avec la police
Le mouvement hostile au président Nkurunziza, qui compte briguer un troisième mandat consécutif, est entré lundi dans sa deuxième semaine.
Trois manifestants ont été tués, lundi 4 mai, à Bujumbura, la capitale du Burundi, alors que le mouvement de contestation contre la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. "Depuis ce matin, nous avons enregistré trois morts et 46 blessés", a déclaré le porte-parole de la Croix-Rouge, Alexis Manirakiza. Selon une source médicale, ces trois personnes ont été tuées par balles. La police n'a souhaité faire aucun commentaire.
Ces trois nouveaux morts portent à douze le nombre de personnes tuées dans des violences depuis le début des manifestations contre un troisième mandat de Pierre Nkurunziza, débutées le 26 avril. Le gouvernement soutient que ces manifestations sont illégales et les considère comme une "insurrection". L'armée a été déployée dans les rues pour tenter de rétablir le calme.
Réunis lundi dans le quartier périphérique de Kinindo, des dizaines de manifestants ont enjoint au chef de l'Etat à renoncer à son projet de briguer un troisième mandat "pour que la paix revienne au Burundi". A Nyakabiga, ils étaient plusieurs centaines selon Reuters.
Plus de 30 000 personnes ont fui le pays
Les manifestants jugent que la décision du président Nkurunziza de se représenter lors de l'élection du 26 juin est contraire à la Constitution, comme à l'accord de paix d'Arusha, qui a mis fin à la guerre civile en 2005 entre Hutus et Tutsis. Les partisans du président sortant estiment, pour leur part, que Nkurunziza ayant été désigné par le Parlement, et non élu au suffrage universel direct en 2005, son premier mandat n'entre pas en ligne de compte.
Les Etats-Unis, des pays européens de même que des Etats africains ont appelé Nkurunziza à ne pas se présenter. Craignant des violences, 24 000 Burundais ont fui au Rwanda voisin et 7 000 autres se sont réfugiés en République démocratique du Congo, selon l'agence des Nations unies pour les Réfugiés.
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