Cecil, le lion le plus célèbre du Zimbabwe, abattu par des braconniers
L'animal star du pays a été retrouvé mort, dans la réserve de Gwayi. Deux Zimbabwéens seront jugés mercredi.
L'animal a été abattu, décapité et écorché. Le lion Cecil, icône de la réserve Gwayi, dans le parc national Hwange (Zimbabwe), a été tué par des braconniers. Deux Zimbabwéens vont être jugés pour braconnage, mercredi 29 juillet, par le tribunal de Victoria Falls, selon un communiqué des parcs nationaux (en anglais), publié mardi.
Il était vraiment si célèbre, ce lion ?
Cecil, 13 ans, était reconnaissable grâce à sa crinière brune, presque noire. Ses admirateurs assurent qu'il était, en outre, le plus grand et le plus beau lion du parc national Hwange, et sans aucun doute le préféré des visiteurs. "Le monde entier le connaissait", assure Johnny Rodrigues, directeur de la mission de conservation animale du Zimbabwe.
Cecil, plus vieux lion du parc, avait même sa propre légende : il aurait été chassé de son propre clan, et aurait longtemps erré avant de rencontrer un autre lion solitaire, Jericho, et de refonder un nouveau clan, avec six lionnes.
Comment est-il mort ?
Son agonie a été longue et probablement douloureuse. Cecil a été attiré à l'extérieur du parc national, où la chasse est interdite, grâce à une carcasse d'animal. Un braconnier l'a blessé avec une flèche puis le lion a ensuite été poursuivi sur 40 km, selon les données indiquées par son collier GPS. Au bout de deux jours de poursuite, Cecil est alors tombé de fatigue et a été achevé d'une balle à bout portant. "C'est la manière la plus silencieuse de chasser, et c'est la technique employée quand il s'agit de chasse illégale", explique Johnny Rodrigues.
L'animal est mort le 1er juillet, mais sa carcasse, décapitée et écorchée, a été retrouvée entre le 12 et le 14 juillet, hors de la réserve, près de la ferme d'Antoinette, à la sortie de la réserve Gwayi.
Quelles sont les conséquences de sa mort ?
Le lion Cecil était à la tête de son propre clan, dont les six lionceaux sont désormais menacés. "Le prochain mâle dominant va les tuer, pour encourager les lionnes à s'accoupler avec lui. C'est comme ça que ça marche, dans la nature", selon Johnny Rodrigues.
"Juste avec le tourisme, il a rapporté entre 500 000 et 600 000 dollars dans toute sa vie", ajoute le directeur de la mission de conservation animale du Zimbabwe. "C'est une perte pour la nature, mais aussi une perte financière", concède Bryan Orford, un guide professionnel qui a souvent filmé Cecil dans le parc.
Qui sont les suspects ?
Deux hommes ont été arrêtés et doivent être jugés, mercredi 29 juillet. "Theo Bronkhorst, un chasseur professionnel de la société Bushman Safari, est soupçonné d'avoir tué un lion mâle, à la ferme d'Antoinette dans la réserve de Gwayi, le 1er juillet 2015", précise le texte. La présence d'un riche touriste espagnol parmi les chasseurs, qui aurait payé 50 000 euros pour abattre Cecil, un temps évoquée dans la presse, n'est pas confirmée.
Le permis de chasseur de Theo Bronkhorst a été suspendu "avec effet immédiat", précise le communiqué, qui ajoute que le trophée du lion (sa tête avec la peau) a également été "confisqué". Le chasseur comparaîtra mercredi avec Honest Trymore Ndlovu, propriétaire de la ferme où le lion a été abattu et qui aurait donné son accord. "Il semble que le chasseur se soit entendu avec M. Ndlovu pour tuer le lion", explique le texte des parcs nationaux du Zimbabwe, qui ajoute qu'aucun des deux hommes "n'avait de permis justifiant la chasse de l'animal".
La police recherche également le fils du chasseur, Zane Bronkhorst, qui est soupçonné d'avoir participé à la chasse. La famille Bronkhorst est à la tête de Bushman Safaris, une entreprise spécialisée dans les grandes chasses de léopards, dans le nord du Zimbabwe, depuis 1992. Le journal britannique The Telegraph affirme, lui, que Theo Bronckhorst était accompagné d'un dentiste américain, Walter Palmer, qui chasse à l'arc, et serait le véritable tueur de Cecil.
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