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Centrafrique : la France envoie 350 soldats en renfort à Bangui

Les rebelles ont pris le palais présidentiel, le chef de l'Etat est en fuite et la capitale est en proie à des pillages.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des soldats centrafricains escortent un convoi présidentiel, le 10 janvier 2013, à Bangui. (LUC GNAGO / REUTERS)

La bataille de Bangui a débuté tôt, dimanche 24 mars. En quelques heures, les rebelles centrafricains de la coalition Séléka ont pris le palais présidentiel, sans trouver trace de son résident. Presque dix ans jour pour jour après avoir pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat, François Bozizé aurait franchi la rivière Oubangui, qui borde la capitale, pour se réfugier en République démocratique du Congo (RDC), selon l'agence Reuters. Une information niée par Kinshasa. La France, elle, a envoyé 350 soldats supplémentaires à Bangui pour protéger ses ressortissants.

"Poches de résistance"

"Ce qui est sûr, c'est qu'ils ont pris la ville", a déclaré une source militaire centrafricaine haut-placée, sous couvert de l'anonymat. "Les rebelles contrôlent la ville même s'il y a encore quelques tirs à gauche et à droite", a également assuré une source au sein de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) déployée en Centrafrique. Auparavant, un chef des insurgés avait annoncé avoir pris le palais présidentiel, assurant ne pas avoir été surpris de l'absence du chef de l'Etat.

A Bangui, les rebelles sont "en train de se déployer dans l'ensemble de la capitale pour lancer les opérations de sécurisation et éviter les pillages", a affirmé un des porte-parole de la Séléka depuis Paris. Malgré cela, selon plusieurs témoins, des gens armés et des habitants ont profité de la situation pour commettre de nombreux pillages de magasins, de restaurants, de maisons et de voitures.

"Les Français ne sont pas visés"

François Hollande "a pris acte du départ du président François Bozizé" de Centrafrique et "appelle toutes les parties au calme et au dialogue autour du gouvernement" d'union nationale. Ce gouvernement est "issu de l'accord de Libreville conclu le 11 janvier dernier", rappelle le président français, qui demande aussi aux "groupes armés de respecter les populations".

Environ 350 soldats français ont été envoyés en renfort à Bangui depuis Libreville (Gabon) au cours du week-end pour assurer la protection des ressortissants français et étrangers présents en Centrafrique. Un premier contingent de 200 hommes est arrivé dès samedi, rejoint dimanche par une compagnie de 150 hommes, portant les effectifs militaires français en République centrafricaine à près de 600 hommes. 

Confirmant le départ du président centrafricain de Bangui, le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, a renouvelé les "consignes de prudence" aux ressortissants français présents dans la capitale centrafricaine, les invitant à "rester chez eux". Outre la protection des ressortissants français et étrangers, les soldats français "sécurisent" aussi l'aéroport de Bangui, selon une source diplomatique. Les 1 200 Français "ne sont ni menacés, ni ciblés, ni visés, la France n'étant pas jugée partie prenante dans cette affaire, a précisé cette source. Il n'y a donc pas d'évacuation envisagée à ce stade".

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