Cet article date de plus de dix ans.
Eglise attaquée à Bangui, un complot selon le Premier ministre centrafricain
La mécanique de la haine est relancée de plus belle en Centrafrique. La mort de 15 chrétiens dans l’attaque d’une église a fait ressurgir les barricades. On craint de nouveau des actes de vengeance. Le Premier ministre centrafricain parle quant à lui de complot.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Pneus enflammés, barricades, manifestations dans les rues. Bangui n’avait plus connu cela depuis plus d’un mois. Cette fois, c’est la Misca et son contingent burundais qui sont accusés de laxisme. La population chrétienne estime que le contingent burundais n’a rien fait pour empêcher l’attentat contre l’église.
Des témoins ont raconté à l’AFP comment l’attaque s’est déroulée le 28 mai au soir. Des hommes armés pénètrent dans le bâtiment, lancent des grenades et lâchent des rafales d’armes automatiques.
Une opération commando aussitôt attribuée à l’ex-Séléka. Alors, les exactions contre les musulmans ont repris de plus belle. Une mosquée a été détruite. La Misca s’est interposée et a blessé plusieurs manifestants provoquant la colère des chrétiens. Misca et Sangaris ont lancé un appel commun au calme.
Et comme si cette confusion ne suffisait pas, voilà que le Premier ministre parle de complot. Pour André Nzapayéké, ce regain de violence est «un complot planifié par des hommes politiques très proches du pouvoir». La présidente Catherine Samba Panza serait visée. Les manifestants ont d’ailleurs demandé sa démission. On lui reproche ses absences à répétition du pays, et son très faible engagement pour trouver une solution à la crise.
Du reste, elle s’est refusée à tout commentaire sur l’attentat de l’église. Elle était en visite à Brazzaville !
Elle est enfin sortuie de son silence ce vendredi 30 mai. Lors d'une intervention radio-diffusée, elle a qualifié «d'acte terroriste » l'attaque. Elle a aussi appelé la communauté internationale à accélérer la réorganisation des forces militaires et de gendarmerie centrafricaines. Elles sont toujours casernées et non armées. «Nous avons besoin de l'implication de toutes nos forces de sécurité» pour rétablir la sécurité dans Bangui a-t-elle déclaré.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.