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Le nombre de crises humanitaires atteint un niveau record

La crise irakienne est devenue la quatrième crise humanitaire de «Niveau 3», selon une liste de l'ONU qui ne comprend pas l'épidémie d'Ebola. Dans cette liste, un nombre sans précédent d’urgences extrêmes souligne la multiplication des crises au niveau mondial.
Article rédigé par Titouan Lemoine
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un camp de réfugiés yézidis à Dohuk, à quelques kilomètres de la frontière turque. (ANADOLU AGENCY / AHMET IZGI)

Les Yezidis d’Irak sont au centre des attentions de l’ONU. D'une manière générale, la crise humanitaire irakienne rejoint la Syrie, le Soudan du Sud et la République Centrafricaine au rang des urgences de «Niveau 3», selon un communiqué publié le 14 août par la mission des Nations Unies en Irak.
 
Cette accumulation de crises est préoccupante pour les acteurs humanitaires. En plus de la multiplication des difficultés, leur nature complique les opérations d'urgence. Toutes ces crises de niveau 3 sont «artificielles», créées à la suite d’un conflit plutôt que par un désastre naturel. Les problèmes de sécurité et d’accès des personnels aux zones de combats rendent les interventions plus complexes et dangereuses.
 
Un autre triste record a été battu en 2014. Selon le Haut commissaire aux Réfugiés de l’ONU, Antonio Guterres, le nombre de personnes réfugiées, déplacées ou en demande d’asile dans le monde, a dépassé les 50 millions. Jamais, ce niveau n'avait été atteint depuis la Seconde guerre Mondiale.
 
Face à tant de situations graves, les ONG pourraient avoir à effectuer un choix. Leurs ressources sont limitées, et leur vivier de personnel qualifié pour des opérations humanitaires (médecins, ingénieurs, etc…) commence à se tarir. Médecins sans frontières, organisation confrontée à l’épidémie d’Ebola, a déjà prévenu que ses opérations en République Centrafricaine et au Soudan devaient être «massivement renforcées», sans que MSF n'aie les moyens de le faire immédiatement.  
 
Le système de niveaux d’alertes humanitaire de l’ONU est récent. Il a été créé en 2010, après les déboires de l’acheminement d’aide humanitaire vers Haïti. Il devrait permettre de mieux répartir l’aide, en donnant la priorité à certaines urgences et en facilitant la communication entre les différentes organisations humanitaires. Il a fait ses preuves lors du super-typhon Haiyan aux Philippines en 2013, dont la gestion a été bonne, selon un rapport de MSF. Le même rapport note toutefois que de manière générale, malgré l'augmentation des aides, le résultat sur le terrain n'est pas à la hauteur.

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