Congo. Les rebelles du M23 pour un retrait de Goma sous conditions
La rébellion posent ses conditions pour quitter la ville de l'est du pays qu'elle a prise le 20 novembre.
AFRIQUE – Le M23 quittera "très vite" la ville de Goma, la capitale du Nord-Kivu, si Kinshasa répond à ses revendications. C'est ce qu'a annoncé, mardi 27 novembre, Jean-Marie Runiga, le président de ce groupe rebelle qui combat l'armée de République démocratique du Congo (RDC) dans cette riche province minière de l'est du pays.
"Avant le retrait" de Goma, le M23 demande notamment au gouvernement congolais d'enquêter sur la tentative d'assassinat d'une médecin au Sud-Kivu, d'accorder la liberté de mouvement de l'opposant Etienne Tshisekedi et de dissoudre la Commission électorale congolaise, a déclaré Jean-Marie Runiga. "S'il le fait", le M23 "fera très vite" son retrait de Goma, a-t-il ajouté.
Le gouvernement de Kinshasa a aussitôt rejeté ces demandes. "C'est une farce, c'est le mot. Un document a été adopté par la région. Si chaque jour ils viennent avec de nouvelles exigences, ça devient ridicule", a déclaré un porte-parole. Il faisait allusion à la déclaration signée samedi par les dirigeants de cinq Etats des Grands Lacs (Ouganda, Rwanda, RDC, Tanzanie et Kenya) et demandant aux insurgés de "mettre un terme à toutes ses activités de guerre et de se retirer de Goma".
Au Rwanda aussi, la situation est tendue
De l'autre côté de la frontière, des heurts ont opposé mardi des soldats rwandais et des rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Selon le général Joseph Nzabamwita, porte-parole de l'armée rwandaise, 150 combattants des FDLR qui opèrent dans l'est de la RDC ont attaqué à l'aube les villages situés dans une zone proche du Nord-Kivu. "Les affrontements se poursuivent", a-t-il ajouté, précisant que quatre rebelles avaient péri dans les combats mais qu'aucune victime civile n'était à déplorer.
Les militants des FDLR, qui regroupent des soldats hutus et des miliciens soupçonnés d'avoir participé au génocide de 1994, sont en lutte contre le gouvernement tutsi de Kigali. Le gouvernement du président congolais, Joseph Kabila, et les experts de l'ONU estiment que le Rwanda, qui est intervenu à plusieurs reprises en RDC au cours des dix-huit dernières années, soutient le M23 en armes et en hommes. Le président rwandais, Paul Kagame, dément vivement ces allégations et reproche au Congo et à l'ONU de ne pas prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux agissements des FDLR.
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