Acquittement de Laurent Gbagbo par la Cour pénale internationale : "La consécration d'une impunité totale"
Personne ne sera tenu responsable des violences qui ont fait 3 000 morts en 2011 en Côte d'Ivoire et pire, ces responsables vont revenir sur "le théâtre politique ivoirien", déplore Florent Geel, responsable Afrique à la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme.
"C'est un peu la consécration d'une impunité totale puisque les auteurs de ces crimes ne sont plus poursuivis devant la Cour pénale internationale, ils ne sont pas non plus poursuivis devant la justice en Côte d'Ivoire puisqu'une amnistie a été prise par le président Alassane Ouattara", a réagi mardi 15 janviersur franceinfo Florent Geel, responsable Afrique à la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l'homme), à propos de l'acquittement par la Cour pénale internationale de l'ancien président de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo. Il était accusé de crimes contre l'humanité.
Premier ancien chef d'État à avoir été remis à la CPI, Laurent Gbagbo était jugé pour des crimes commis pendant la crise post-électorale entre décembre 2010 et avril 2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3 000 morts en cinq mois.
Personne ne sera puni et pire... ils vont revenir sur le "théâtre politique ivoirien"
La décision de la CPI d'acquitter Laurent Gbagbo est une très mauvaise nouvelle pour Florent Geel qui a exprimé "une certaine déception notamment par rapport aux victimes que nous représentons devant les juridictions nationales et internationales, les victimes de tous camps de la crise ivoirienne. Même si c'était une décision à laquelle on s'attendait."
Est-ce que l'impunité ne va pas reproduire des violences politiques ? C'est souvent le cas dans l'histoire.
Florent Geel de la FIDHà franceinfo
La conséquence pour Florent Geel est "qu'il ne se passera rien et qu'il n'y a plus de responsable à ces violences. Aucun de ces hauts responsables qui ont engendré cette crise politique et ces crimes majeurs en Côte d'Ivoire n'ont été poursuivis et ne seront poursuivis. Et puis, s'inquiète-il, l'autre aspect, c'est que tous ces acteurs là sont de nouveau sur le théâtre politique ivoirien, dans la perspective des élections présidentielles de 2020 c'est assez inquiétant."
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