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Côte d'Ivoire : attaque de Grand-Bassam, un mode opératoire signé AQMI

Bamako, Ougadougou et aujourd'hui Grand Bassam près d’Abidjan, plus aucune ville africaine ne semble à l’abri des attaques djihadistes. Le mode opératoire rappelle les attaques précédentes revendiquées par le groupe Al Mourabitoune filiale d'AQMI (Al Qaïda au Maghreb Islamique) de l’algérien Mokhtar Belmoktar. Même modus operandi et même cible : les expatriés Français.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les forces de sécurité ivoiriennes évacuent les hôtels de Grand Bassam après une attaque terroriste. (AFP/ Sia Kambou)

Au moins seize ivoiriens et expatriés ont été tués dimanche 13 mars 2016, lors d'une attaque djihadiste à Grand-Bassam, station balnéaire située à une quarantaine de kilomètres d'Abidjan. Les six assaillants lourdement armés tués par l'armée ivoirienne, auraient ouvert le feu sur la plage, avant de s’attaquer aux occupants de plusieurs hôtels. Un scénario très similaire avait visé ces derniers mois les capitales malienne et burkinabé. Une attaque revendiquée dans la soirée par Al Qaïda au Maghreb Islamique.

Même modus operandi
En novembre 2015, une attaque terroriste, contre l'hôtel Radisson Blue à Bamako, faisaient 21 morts. En janvier 2016, un commando islamiste mitraillait un hôtel et un restaurant de Ouagadougou. 30 personnes dont de nombreux expatriés y sont mortes.
Ces deux attaques avaient été revendiquées par le groupe Al Mourabitoune (les Almoravides).. une fusion du Mujao malien et d'Al qaïda au Maghreb islamique. Al Mourabitoune autre nom d' Al-Qaïda en Afrique de l’Ouest.
  

Image non datée de Mokhtar Belmokhtar (HO / ANI / AFP)

Derrière le groupe Al Mourabitoune, un homme : l’Algérien Mokhtar Belmokhtar. Le chef djihadiste a eu plusieurs vies et autant de pseudonymes : le Borgne (à cause d’un œil perdu), Khaled Abou Abbas, Mister Marlboro (il avait commencé sa carrière dans la contrebande de cigarettes au sud de l’Algérie)… Donné mort à de nombreuses reprises, il est pourchassé par les services secrets algériens, français, américains.
 
En août 2015, Daech le condamne à mort et signale sa présence à Derna en Libye. L’organisation djihadiste a posté sur les réseaux sociaux un avis de recherche (ou appel à abattre) et donne des éléments biographiques: «Né en 1972, donné pour mort à maintes reprises, ancien chef d’Al Qaida Maghreb, arrivé en Libye après l’invasion des Croisés au Mali, il se cache à Derna où il a fondé Al Mouyrabitoune. Il se bat aujourd’hui contre le Califat». Et d’appeler ses sympathisants à le tuer.
 
Mokhtar Belmokhtar a un lourd contentieux avec la France. Fuyant les services secrets algériens, il s’est installé au Mali où il a réussi à nouer des alliances solides, en épousant notamment une fille d’un notable touareg. Du Groupe islamique armé (GIA) à Al Mourabitoune, en passant par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), l’homme a jusqu’à présent échappé à plusieurs opérations militaires.

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