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Andrew Mlangeni, de la prison de Robben Island aux marches de Cannes

Ancien militant anti-apartheid, Andrew Mlangeni a passé 27 ans derrière les barreaux comme son ami Nelson Mandela (mort en 2013), qui aurait eu 100 ans cette année. Il a foulé le tapis rouge à Cannes avec l’équipe du documentaire «L’Etat contre Mandela et les autres». A 92 ans, il ne cache pas sa joie.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Andrew Mlangeni a passé 27 ans derrière les barreaux (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Très élégant à 92 printemps, Andrew Mlangeni a foulé le 14 mai 2018 le tapis rouge à Cannes. «Je savais qu'un jour je sortirais de prison... Mais je n'avais jamais imaginé venir en France, encore moins être dans un film montré au monde entier», a-t-il déclaré à l'AFP. 

Andrew Mlangeni a monté les marches du Palais des festivals avec l'équipe du documentaire The State against Mandela and the others, (L’Etat contre Mandela et les autres), présenté en séance spéciale, après avoir posé devant les photographes, le poing levé. «Je suis très honoré et je me sens humble par rapport à ce qui m'arrive aujourd'hui», confie-t-il.
Andrew Mlangeni, bras levé, avec les réalisateurs du documentaire «L'Etat contre Mandela et les autres». (LOIC VENANCE / AFP)

Andrew Mlangeni est l'un des derniers survivants du procès de Rivonia (1963-1964) qui s'est soldé par l'emprisonnement pendant de très longues années de Nelson Mandela et d'autres dirigeants de l'ANC. Ce procès est entré dans l'Histoire, car Mandela, qui deviendra trente ans plus tard président d'Afrique du Sud, a su en faire une tribune politique, attirant les regards du monde entier sur sa cause.


Sept co-accusés (cinq Noirs, un Blanc, un Indien) ont été condamnés avec Nelson Mandela au bagne à perpétuité. Pour faire revivre ce procès, jamais filmé, le journaliste Nicolas Champeaux (ex-RFI) et le cinéaste Gilles Porte ont puisé dans 256 heures d’archives sonores numérisées et restaurées par l’INA en 2016 à la demande de l’Afrique du Sud. Le film est constitué également d’images d’archives, de séquences d’animations et de témoignages d’anciens compagnons de Nelson Mandela restés plus d’un quart de siècle en prison.


Revenant sur ce procès où Mandela se dit «prêt à mourir», Mlangeni confirme avoir partagé ce sentiment. «Nous étions quasiment certains d'être pendus, mais nous étions prêts», se remémore-t-il, en marge d'un Festival de Cannes qui joue la carte politique, avec en compétition des réalisateurs sous surveillance dans leur pays. Parmi eux, le Russe Kirill Serebrennikov et l'Iranien Jafar Panahi. Aucun des deux n'a pu faire le déplacement sur la Croisette.

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