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Dans le cadre de la saison Africa 2020, Plantu et Cartooning for Peace présentent une sélection des meilleurs dessins de presse africains

Article rédigé par franceinfo Afrique
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Accompagné d’un texte de René Guitton, le livre "Africa" proposé par Plantu et Cartooning for Peace offre les dessins d’une cinquantaine de dessinateurs, dessinatrices et caricaturistes africains.

Le livre Africa publié aux éditions Calmann-Lévy dans le cadre de la saison Africa 2020 est un recueil d’œuvres à la confluence du journalisme, de la pratique artistique et du trait d’humour, car le dessin de presse permet de souligner, en les tournant en dérision, en les exagérant, les contradictions de nos sociétés.

Grâce à leurs crayons, tous ces dessinateurs luttent dans leurs pays pour la liberté de la presse. Ils "ont en commun d’avoir compris que le dessin constitue l’arme idéale pour écrire leur société et fustiger ses maux et ce, malgré les intimidations et, pour certains, les incarcérations, dont ils sont victimes. (…) Ils nous voient autant que nous les regardons et leur vision de force, de pertinence et de vérité, répond à un seul mot d’ordre qui se répète de planche à dessin en salle de rédaction : 'Dessine-moi la liberté'", déclare l’écrivain et essayiste René Guitton dans la préface du livre.

En partenariat avec l’Institut Français, le Forum des images et Westfield Forum des Halles, une exposition Cartooning in Africa est visible également au Forum des images à Paris jusqu’au 18 juillet.

Plantu, tout jeune retraité du journal Le Monde, est toujours président d’honneur de l’association Cartooning for Peace. Dix dessins illustrent ce propos.

La couverture d’"Africa" est illustrée d’une image d’Alaa Satir, graphiste, illustratrice et dessinatrice soudanaise. "Si j’ai voulu étudier le dessin, c’est parce qu’il représente pour moi une forme de journalisme. Je n’appartiens à aucun parti politique, mais je me bats pour la démocratie et les droits des femmes. (…) Sous le règne d’Omar el-Béchir, il était très difficile voire impossible de publier. Les journaux étaient verrouillés par le pouvoir, de même que la télévision et la radio. Maintenant je me sens investie dans l’édification d’un nouveau pays où le journalisme indépendant aura peut-être, il faut l’espérer, sa place. (…) Quant à mon engagement aux côtés des femmes et de leurs droits, je sais qu’il s’agit d’un long combat à mener. (…) Bien sûr nous avons nos tabous, Dieu, la religion, la sexualité, l’homosexualité… mais je ne doute pas que peu à peu, nous puissions aborder sereinement ces questions", déclare Alaa Satir.      (ALAA SATIR (SOUDAN) - CARTOONING FOR PEACE)
Brandan Reynolds qui habite au Cap, en Afrique du Sud, compte parmi les dessinateurs de presse les plus actifs et les plus connus du pays. Ses dessins sont publiés chaque semaine dans différents journaux, magazines, et sur son site web. Cet homme en colère veut, grâce à son travail, faire prendre conscience aux lecteurs des injustices qui frappent les pauvres, les opprimés, les migrants… tous ceux rejetés en marge de la société. Il a reçu en 2013, le prix Sikuvile Journalism Award for Editorial Cartooning, de la Standard Bank d’Afrique du Sud.      (BRANDAN (AFRIQUE DU SUD) - CARTOONING FOR PEACE)
Gado a fait ses débuts dans la caricature à 15 ans. Il a travaillé pour de nombreux journaux comme "Daily News", "Business Times", "The Express" ou encore "Daily Nation", le journal le plus important en Afrique orientale et centrale. Mais en 2015, des caricatures visant le président kényan Uhuru Kenyatta et le président tanzanien Jakaya Kikwete lui valent d’être censuré et de perdre son emploi au "Daily Nation". Cette affaire fait grand bruit au Kenya et sur la scène internationale. "Le Monde" lui consacre un article et, en 2016, Cartooning for Peace lui décerne le prix international du dessin de presse. Depuis des années, Gado utilise internet et les réseaux sociaux, où il se sent libre de publier ses dessins et d’aborder les sujets qui lui tiennent à cœur : compagnies pétrolières au Kenya, présence chinoise en Afrique, protection de l’environnement, droits des femmes et des enfants… Aujourd’hui, il est considéré comme le caricaturiste le plus célèbre d’Afrique de l’Est.      (GADO (KENYA) - CARTOONING FOR PEACE)
Si Damien Glez, né en 1967, est un dessinateur de presse franco-burkinabè, il est aussi chroniqueur, parolier, enseignant, scénariste et réalisateur. Pendant 25 ans, il a été également le directeur de publication délégué de l’hebdomadaire satirique "Journal du Jeudi". Ses dessins publiés par de très nombreux supports en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis ont remporté plusieurs prix à travers le monde. En 2016, il s’est engagé aux côtés de Cartooning for Peace dans le programme international "Dessinons la paix et la démocratie", que l’association organise avec l’aide financière de l’Union européenne.     (GLEZ (BURKINA FASO) - CARTOONING FOR PEACE)
L’Andalou, de son vrai nom Youcef Koudil, est un dessinateur algérien. Après des études de graphiste, alors qu’il se lance dans la bande dessinée et l’illustration, le "printemps arabe" l’oriente vers une carrière de dessinateur de presse en 2011. Ses dessins sont publiés pendant près de quatre ans dans le journal "El Watan week-end" et le quotidien "Reporters". Mais en 2014, il est censuré à plusieurs reprises et reçoit de nombreuses menaces par les pro-régime et les islamistes. Celui qui cite Pierre Desproges – "On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui" – et ajoute "Et pas n’importe quand" continue de publier ses dessins virulents sur les réseaux sociaux. Il a publié trois BD, "E=MCA", "Welcome to Algeria" et "L’Opium et le béton" et reçu en 2016 le Grand prix d’honneur du Festival International de la Bande Dessinée d’Alger. Son travail est souvent exposé à l’étranger. En 2017, ses dessins sont sélectionnés pour entrer dans l’une des plus grandes bibliothèques de dessinateurs au monde, Billy Ireland Cartoon.      (L’ANDALOU (ALGERIE) - CARTOONING FOR PEACE)
Alors que Nadia Khiari naît en 1973, l’année où le président Habib Bourguiba modifie la Constitution pour devenir président à vie, son double artistique Willis from Tunis verra le jour le 13 janvier 2011, durant le discours du président déchu tunisien, Ben Ali. Grâce à ses personnages représentés sous les traits de chats, elle chronique avec un humour grinçant l’actualité. En quelques années, elle est passée d’une vingtaine à des milliers d’amis sur Facebook. Son travail a reçu de très nombreuses récompenses (Prix international Honoré Daumier de la satire politique, Prix Agora Med du Dialogue Interculturel méditerranéen, Prix des dessinateurs au Festival Traits d’humour…) En 2020, elle publie "Willis from Tunis, 10 ans et toujours vivant !", un ouvrage célébrant le soulèvement populaire déclenché le 17 décembre 2010 et la fin du régime de Ben Ali. Si son parcours de femme s’est heurté à des dictatures successives, elle déclare en citoyenne révoltée ne pas vouloir "fermer sa gueule".    (WILLIS FROM TUNIS (TUNISIE) - CARTOONING FOR PEACE)
Après de courtes études en droit et en journalisme, Willy Zekid, Willy Mouélé de son vrai nom, devient dessinateur de bande dessinée, infographiste, scénariste et caricaturiste de presse. Mais en 1997, le contexte militaire, la multiplication des milices armées et les menaces, l’obligent à quitter le Congo-Brazzaville. Installé en Côte d’Ivoire, il collabore avec le journal satirique "Gbich !", alors en pleine formation et libre d’ironiser sur les partis et les hommes politiques. En 2002, Willy Zekid s’installe à Paris où il crée avec Planète Jeunes, la série Takef qui connaît un vrai succès en Afrique. Pionnier de la BD au Congo-Brazzaville, il est le seul à figurer dans le dictionnaire mondial de la bande dessinée 2010.      (WILLY ZEKID (CONGO) - CARTOONING FOR PEACE)
Architecte de formation, Yemsrach Yetneberk, alias Yemi, dirige à Addis-Abeba en Ethiopie une entreprise d’illustration appelée "Laughing Gas Design" qui offre ses services d’illustration et de conception graphique à des organisations non-gouvernementales.  Aujourd’hui, l’Ethiopie s’ouvre et l’accès à des centaines de sites internet a été débloqué. En un an, le pays compte plus d’une vingtaine de nouvelles publications et six chaînes de télévision. Les Ethiopiens découvrent la liberté d’expression et Yemi n’hésite pas à caricaturer des sujets difficiles, à croquer l’actualité et égratigner les puissants. Elle évite encore certains sujets comme la religion et l’ethnicité car "ils ouvrent la voie à la haine et à la division." Le dessin de presse grâce à la satire et l’humour constitue un moyen de faire passer un message et de sensibiliser aux questions complexes du monde. Pour la dessinatrice, la caricature est à prendre au sérieux comme un art journalistique critique qui s’adresse principalement aux adultes.    (YEMI (ETHIOPIE) - CARTOONING FOR PEACE)
Zapiro, alias Jonathan Shapiro, est né en 1958 en Afrique du Sud. Caricaturiste hors pair, il a travaillé pendant plus de 20 ans pour le quotidien "Daily Maverick" et ses travaux ont été publiés dans de très nombreux journaux. Lauréat de plusieurs prix sud-africains et internationaux, il a été nommé en 2019, Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par le président de la République française. Zapiro qui dénonce avec colère la corruption dans son pays et les failles du pouvoir a été poursuivi deux fois en justice pour diffamation par l’ancien président Jacob Zuma. Si les tribunaux ne l’ont pas condamné, la pression exercée contre lui auprès de la presse écrite l’a isolé et obligé à se rabattre sur les réseaux sociaux et le web. En ligne, il s’exprime aujourd’hui librement, fidèle à ses convictions immuables : secours des marginaux, soutien des démunis, défense du droit des femmes, des gays… sans oublier les dangereuses dérives des religions. Zapiro est le dessinateur-caricaturiste sud-africain le plus connu.      (ZAPIRO (AFRIQUE DU SUD) - CARTOONING FOR PEACE)
Lassane Zohoré, né à Abidjan, est un caricaturiste ivoirien. Avec Illary Simplice, il a cofondé en 1999 comme directeur de publication, le journal "Gbich!" Son coup de crayon est sollicité par plusieurs journaux ("Courrier International", "Jeune Afrique"...) et des ONG comme Reporters sans frontières. Président de Tache d’encre, l’association des dessinateurs de presse et de BD de Côte d’Ivoire, et de Coco Bulles, le Festival international du dessin de presse et de la BD en Côte d’Ivoire, il est aussi ambassadeur de Cartooning For Peace pour la Côte d’Ivoire et depuis janvier 2021, président du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire.   (ZOHORE (COTE D’IVOIRE) - CARTOONING FOR PEACE)

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