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Egypte: les temples d'Abou Simbel sauvés des eaux il y a cinquante ans
Il y a cinquante ans, l'Unesco lançait en Egypte l'une des plus grandes opérations de sauvetage archéologique. Les deux temples d'Abou Simbel, taillés dans la roche sur une colline surplombant le Nil, ont été découpés en morceaux de plusieurs tonnes puis reconstitués 200 mètres plus loin et 61 mètres plus haut pour échapper à la montée des eaux due à la construction du barrage d'Assouan.
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Un puzzle géant. Plus de 1000 blocs de pierre d'un poids oscillant de 20 à 30 tonnes furent transportés à l'aide d'engins spéciaux, de camions et de grues jusqu'à l'emplacement choisi pour reconstituer les deux temples construits sous le règne de Ramsès II et dédiés à Osiris et Isis.
Les morceaux de ce trésor historique perché sur une colline surplombant le Nil, en Haute-Egype, ont été rassemblés et replacés plus en hauteur afin qu'il ne soit pas englouti par la montée des eaux du lac Nasser. Ce dernier a été créé artificiellement pour alimenter le barrage d'Assouan dont la construction fut décidée en 1956 par Gamal Abdel Nasser afin de réguler le cours du Nil.
Le sancutaire est depuis adossé à une colline artificielle qui est en fait une voûte monumetale réalisée en béton, comme le montre un reportage diffusé sur France2.
Ce chantier tinanesque a débuté fin 1963. Une cérémonie officielle d'inauguration du nouveau site a été organisée le 22 septembre 1968, alors même que le lac Nasser recouvrait entièrement l'ancien emplacement. Mais les travaux ne s'achèveront qu'en 1972 grâce à une main d'œuvre composée de quelque 800 ouvriers et d'une centaine de techniciens, recrutés pour déplacer les deux sites archéologiques de l'ancienne Nubie. Coût de l'opération: 36 millions de dollars, financés par une cinquantaine de pays.
A l'époque, sur les trois projets présentés, c'est le projet suédo-egyptien qui a été retenu, selon l'AFP. Une proposition française, jugée trop coûteuse, prévoyait d'enfermer les temples, intacts, dans une sorte de cuve de béton flottante.
L'appel de l'Unesco à ce sauvetage inédit avait été lancé en mars 1960. Au total, vingt-deux monuments et complexes architecturaux ont été démontés et réédifiés à l'abri des eaux, dans le cadre de cette Campagne de Nubie. Une quarantaine de missions techniques originaires des cinq continents y ont participé, selon l'Unesco.
Le succès de cette campagne internationale a inspiré l'élaboration et l'adoption de la Convention de l'Unesco de 1972 sur le patrimoine mondial. En 1979, les monuments de Nubie d'Abou Simbel à Philae ont été inscrits au patrimoine mondial.
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