Cet article date de plus de six ans.

Afrique: l’industrie de la bière, un marché très rentable

La bière est largement consommée en Afrique. Un marché qui pèse aujourd’hui 13 milliards de dollars et ne demande qu’à croître...
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min

Les premières traces de la boisson fermentée remontent à plusieurs centaines voire plusieurs milliers d’années avant J.-C. dans la région soudanaise du Nil bleu. De fait, la bière artisanale, très nutritive, est souvent entrée dans le régime alimentaire des populations.

Breuvage maison très consommé sur le continent, il est réalisé à partir de la fermentation de graines de millet, manioc, maïs, sorgho, fonio, entre autres. Ses recettes se transmettent de génération en génération par les femmes et, selon les régions, il porte de jolis noms comme Tchapalo, Billi Billi ou Chibuku, précise le site BtoBeer. Lequel détaille les étapes du brassage, l’originalité de ces bières et leur «dimension religieuse et sociale».


Parallèlement à la colonisation, arrivent les premières brasseries
«Le goût de ces bières  et leur instabilité  ne convient pas aux palais européens. En conséquence, les colons (ont commencé) par importer leurs bières à des coûts élevés avant de créer les premières brasseries locales», précise RFI.

On voit apparaître les premières brasseries modernes en 1664 en Afrique du Sud. Mais c’est au 19e siècle que SAB-Miller, l’un des plus grands groupes de bière (racheté en 2015 par le groupe belgo-brésilien AB Inbev pour 106 milliards de dollars), voit le jour.

Aujourd’hui, le marché africain est contrôlé par ce dernier (plus de 450 millions d’hectolitres produits), par le français Castel (70 millions d’hectolitres), suivis du néerlandais Heineken et du britannique Diageo (EABL, Guiness).

«Le volume de bière vendu en Afrique devrait croître de 5% par an en moyenne entre 2015 et 2020», indique Ecofin Hebdo. Le site reprend un rapport de la Deutsche Bank, selon qui l’Afrique «représentera 37% du volume mondial de la bière et comptera 42% de la croissance du bénéfice des entreprises brassicoles mondiales d’ici 2025.»

L’Afrique du Sud, le plus gros consommateur
Chaque année, un Africain boit en moyenne 9 litres de bière, contre 44 litres en moyenne dans le monde et 55 en Europe (30 en France, 68 en Angleterre, 74 litres en Belgique, 106 litres en Allemagne).

La consommation en Afrique varie selon les pays: 5 litres par habitant en Ethiopie, 12 litres au Kenya, 36 au Cameroun voire 60 en Angola et en Afrique du Sud.

Ce dernier pays représente le principal marché africain de la bière avec plus de 30 millions d’hectolitres par an. Le Nigeria arrive juste derrière. Puis viennent le Cameroun, la RDC, le Mozambique, la Tanzanie ou le Kenya…


Un secteur porteur
«Si les bières industrielles produites en Afrique sont surtout des pils et quelques stouts, la production commence à évoluer. Plusieurs gouvernements ont établi des régimes fiscaux spéciaux pour favoriser le développement des cultures, stimuler leurs utilisations dans la production de bière, et ainsi développer l’économie locale», précise BtoBeer.

Conséquences: «Les industriels s’intéressent aux ingrédients des bières traditionnelles et commencent à produire à large échelle des bières classiques à base de sorgho, d’igname ou de manioc qui coûtent moins cher. (…) Les importations d’orge ont ainsi été réduites de 40%.»

Avec un marché estimé aujourd’hui à 13 milliards de dollars, «l’avenir de l’industrie mondiale de la bière se joue désormais en Afrique», précise Ecofin Hebdo. S’il reste dominé par les quatre grands acteurs du secteur, le marché «reste largement ouvert à la concurrence».

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.