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"La pandémie pose une menace existentielle aux économies africaines", s'alarme le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed

Les ministres des Finances du continent appellent les pays du G20 à soutenir les économies africaines en allégeant leur dette et en préparant un plan d'aide de 100 milliards de dollars.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Le Premier ministre Ethiopien (à gauche), le président sud-africain Cyril Ramaphosa et leurs homologues africains réclament 150 milliards de dollars d'aide pour lutter contre le coronavirus. Photo prise à Prétoria, lors d'une conférence de presse, le 12 janvier 2020.  (Phill Magakoe / AFP)

Les ministres des Finances de plusieurs pays africains, réunis en téléconférence, ont appellé vendredi 20 mars à un plan de relance de 100 milliards de dollars et à une suspension des paiements du service de la dette pour aider le continent à faire face aux impacts sociaux et économiques de la pandémie. L'Afrique est confrontée au choc combiné du coronavirus, qui menace de peser sur les systèmes de santé sous-financés, ainsi qu'à une forte baisse des revenus due à la chute des prix du pétrole et des matières premières.

"L'Afrique a besoin d'une relance économique d'urgence immédiate à hauteur de 100 milliards de dollars", affirme le communiqué des ministres. Pour les Etats fragiles, les ministres ont convenu que la renonciation au remboursement du principal et des intérêts devrait être envisagée.

La pandémie "pose une menace existentielle aux économies des pays africains", a déclaré le 24 mars le Premier ministre éthiopien M. Abiy dans un communiqué, précisant que l'Ethiopie travaillait "étroitement avec d'autres pays africains" pour présenter officiellement cette demande d'aide. "De la même manière que le virus ne connaît aucune frontière, notre réponse ne devrait connaître aucune frontière", a-t-il ajouté.

Alléger la dette

Les systèmes sanitaires africains, souvent très fragiles, pourraient rapidement être dépassés par l'ampleur de la pandémie, ont mis en garde des experts. Les économies africaines seront aussi vulnérables devant le "déclin dramatique des exportations, l'interruption des chaînes (de ravitaillement) international et la raréfaction des voyages et du tourisme", a ajouté M. Abiy.

Recettes pétrolières et minières en baisse, tourisme sinistré, échanges économiques de plus en plus limités... la menace est immédiate.

La dette pèse également lourdement sur de nombreux pays africains, mal équipés pour faire face au choc économique qui s'annonce. Dans plusieurs de ces pays, le service de la dette est supérieur au budget consacré par les Etats à la santé, relève ce communiqué.

Pour alléger la dette, M. Abiy propose que les intérêts sur les prêts des gouvernements soient effacés, de même que la dette des pays à faibles revenus. L'an passé, le FMI avait rapporté que sept pays africains étaient en situation de surendettement et que neuf, dont l'Ethiopie, présentaient un risque élevé de surendettement.

Le G20 doit apporter une réponse à la crise sanitaire et économique

L'Arabie saoudite, qui préside actuellement le G20, a appelé à l'organisation prochaine d'un sommet, sans doute "virtuel", de ce regroupement des 20 principales puissances économiques mondiales, pour coordonner la réponse au coronavirus.

Le président français, Emmanuel Macron, a indiqué le 23 mars 2020 s'être accordé avec son homologue chinois, Xi Jinping, sur la nécessité d'un sommet extraordinaire du G20 sur les aspects sanitaires et économiques de la crise du nouveau coronavirus. Ce plan d'aide financière de 150 milliards de dollars (138 milliards d'euros) inclurait un soutien budgétaire de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), selon ce même communiqué.

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