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Soudan du Sud: le pétrole coule à nouveau

C'est un moment fort pour l'économie du Soudan du Sud. Le champ pétrolifère de Toma South vient d'être remis en production. Les volumes sont encore modestes, mais si la paix perdure dans la région, les niveaux d'avant guerre devraient être retrouvés rapidement. Ce qui suscite un énorme espoir dans la population.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
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Le ministre sud soudanais du pétrole ouvre une vanne le 25 août 2018 dans le champ de Tomza South. (REUTERS/Jok Solomun)

Le Soudan du Sud voit-il enfin le bout du tunnel ? Le 8 août 2018, le président Salva Kirr appelait ses troupes à respecter le cessez-le-feu signé avec les rebelles de Rieck Machar. L’accord amnistiait le chef rebelle et entérinait le principe du partage du pouvoir. Il est bien trop tôt pour dire si cet accord tiendra plus longtemps que les précédents, mais il est porteur d’espoir.

Car dans le même temps, le pays a repris sa production dans le champ pétrolier de Toma South, où le pompage était interrompu depuis 2013 et le début de la guerre civile. C’est là qu’ont eu lieu les combats les plus violents avec les rebelles, et les installations pétrolières ont particulièrement souffert.
 
Quand les travaux seront achevés sur cinq autres champs qui avaient été fermés eux aussi, la production devrait augmenter de 80.000 barils/jour.
Pour l’heure, la production est plus modeste, 20.000 barils seulement. Si tout va bien, elle devrait atteindre 210.000 barils à la fin de l’année. On est encore bien loin de la production d’avant-guerre qui atteignait les 350.000 barils.

Un espoir de développement
C’est un enjeu crucial pour le jeune pays qui tire 98% de sa richesse du pétrole. C’est aussi important pour Khartoum qui touche une redevance sur le pétrole qui traverse le pays par oléoducs. Car le Soudan du Sud, Etat enclavé, doit composer avec son voisin pour exporter l’or noir. Lors de la guerre d’indépendance, Juba avait coupé les livraisons vers le nord. «Clairement l’indépendance a été une catastrophe pour le sud  et un désastre pour le nord», explique le professeur Paul Moorcraft, directeur du Center for Foreign Policy Analysis (CFPA).
 
Le retour de la paix fait renaitre l’espoir d’une relance de l’exploitation. Mais le Soudan du Sud manque d’infrastructures. Le groupe Total a pendant un temps été en négociation avec Juba. Mais les discussions ont échoué, notamment quant à la part de chacun sur les revenus.
Selon les Nations-Unies, sept millions d’habitants, soit plus de la moitié de la population a besoin d’une aide alimentaire. Des milliers de personnes ont trouvé la mort durant la guerre civile et des millions ont fui leur maison.

Une paix durable ferait revenir les investisseurs. Générant ainsi de nouveaux  revenus qui permettront d’améliorer les conditions de vie de la population. A une condition : que cet argent ne disparaisse pas dans des circuits opaques.

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