Egypte : arrestation d'un docteur après une excision mortelle sur une fillette
En Egypte, l'excision est interdite mais encore largement pratiquée.
Morte de douleur. La justice égyptienne a ordonné samedi 22 février l'arrestation et le lancement de poursuites judiciaires contre un docteur accusé d'avoir pratiqué une excision sur une fillette de 12 ans, provoquant sa mort.
Le gynécologue, qui avait dit avoir mené cette opération fin janvier, seul dans sa clinique privée, avait été une première fois arrêté avant d'être relâché quelques jours plus tard. Il avait assuré n'avoir réalisé qu'une "opération de chirurgie esthétique" sur la fillette, qui se prénommait Nada. Mais selon un communiqué du parquet, le médecin légiste ayant examiné Nada a établi que la fillette était décédée en raison de la douleur causée par une mutilation génitale féminine.
Près de 90% de femmes et adolescentes concernées
En conséquence, le procureur général a ordonné que le gynécologue soit de nouveau arrêté et "jugé auprès d'une cour pénale", a indiqué le parquet. Les parents de la fillette seront également jugés pour leur "participation à ce crime", d'après la même source.
La mort de Nada avait suscité l'émoi sur les réseaux sociaux, des internautes égyptiens dénonçant la pratique de l'excision. Ceux qui l'exercent risquent sept ans de prison, mais la loi n'est pas toujours appliquée et la pratique reste courante en Egypte, pays conservateur où beaucoup croient que l'excision encourage la chasteté des femmes. Selon une étude publiée en 2016 par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), près de 90% des femmes et adolescentes égyptiennes âgées entre 15 et 49 ans ont été excisées.
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