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Egypte : des chercheurs découvrent une cavité "aussi volumineuse qu'un avion" dans la pyramide de Khéops

Cette cavité est "tellement grande", c'est comme "un avion de 200 places en plein cœur de la pyramide", explique le codirecteur du projet ScanPyramids, à l'origine de la découverte.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Capture écran de la vidéo de Scan Pyramids, sur la découverte d'une cavité dans la pyramide de Khéops, jeudi 2 novembre 2017. (SCANPYRAMIDS)

Des scientifiques annoncent, jeudi 2 novembre, dans une étude publiée dans la revue Nature (en anglais), avoir découvert une énorme cavité au milieu de la pyramide de Khéops, en Egypte. 

Depuis fin 2015, la mission, qui réunit des scientifiques égyptiens, français, canadiens et japonais, scrute le ventre de la pyramide, l'une des sept merveilles du monde antique, en utilisant des technologies de pointe non invasives. Elles permettent de voir à travers le monument et de découvrir d'éventuels espaces creux ou des structures internes méconnues.

Un vide "d'au moins 30 mètres de long"

Cette cavité est "tellement grande", c'est comme "un avion de 200 places en plein cœur de la pyramide", explique Mehdi Tayoubi, codirecteur du projet ScanPyramids à l'origine de la découverte.

Le monument, de 139 mètres de haut et 230 mètres de large, trône sur le plateau de Gizeh, dans la banlieue du Caire, aux côtés du Sphinx et des pyramides de Khéphren et Mykérinos.

"Il y a énormément de théories sur l'existence d'éventuelles chambres secrètes dans la pyramide. Si nous les cumulions toutes, nous obtiendrions du gruyère !", s'amuse Mehdi Tayoubi. "Mais aucune d'entre elles ne prédisait l'existence de quelque chose d'aussi grand", ajoute-t-il.

Selon l'étude publiée dans Nature, le "big void" (le grand vide), comme les chercheurs ont choisi de l'appeler, fait au moins 30 mètres de long et a des caractéristiques similaires à celles de la grande galerie, la plus grande salle connue de la pyramide. Il se trouve à 40/50 mètres de la chambre de la Reine, au cœur même du monument. 

Le 'grand vide' est totalement clos, rien n'a été touché depuis la construction de la pyramide. C'est une découverte très enthousiasmante

Kunihiro Morishima, scientifique

AFP

Utilisation de particules cosmiques

Pour débusquer ce "joli cadeau", caché depuis le règne du pharaon Khéops, les scientifiques se sont aidés de particules cosmiques (ou plus précisément de muons). Quand les muons – des particules élémentaires crées dans la haute atmosphère par des rayons cosmiques – rencontrent de la matière, ils ralentissent puis s'arrêtent.

Un schéma en 3D de la découverte de l'équipe ScanPyramids, jeudi 2 novembre 2017. (SCANPYRAMIDS MISSION)
Les chercheurs mesurent donc la quantité de ces particules, qu'ils récupèrent derrière un objet à sonder. S'ils constatent un excédent à un endroit, c'est que les muons ont traversé moins de matière, donc du vide. Si les muons ont permis cette découverte dans la pyramide de Khéops, ils ne seront malheureusement pas d'une grande aide pour enfin savoir si le tombeau de Toutankhamon cache celui de la reine Néfertiti.

"La technique des muons nécessite que les détecteurs soient placés sous la structure à scanner et dans le tombeau de Toutankhamon, nous n'avons pas d'endroit en contrebas où placer les détecteurs", précise le cofondateur de ScanPyramids.

Des questions autour du "vide" 

Pour éviter les polémiques, l'existence de cette énorme cavité a été confirmée par trois techniques de détection de muons différentes, via trois instituts distincts (l'Université de Nagoya, le laboratoire de recherche sur les particules japonais KEK et le CEA français).

Mais si un secret vient d'être mis à jour, un autre reste bien gardé : pourquoi ce vide et il y a t-il quelque chose dedans ? "Nous ne pouvons pas savoir si le vide contient des artefacts car ils seraient trop petits pour être détectés par ce type d'imagerie", précise Kunihiro Morishima, coauteur de l'étude. Et l'équipe n'a pas non plus d'information sur le rôle de ce vide. 

Mais une chose est sûre, il sera difficile d'atteindre le 'big void'. "On réfléchit à des modes d'investigation relativement légers, non destructeurs", explique le codirecteur de la mission. "Le CNRS et l'Inria nous ont rejoints il y a un an pour réfléchir à un nouveau type de robot qui pourrait passer par de tout petits trous", ajoute-t-il.

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