Egypte : le président déchu Mohamed Morsi placé en détention provisoire
La justice le soupçonne de complicité dans des attaques contre la police imputées au Hamas palestinien et lui reproche de s'être évadé en 2011.
La décision pourrait encore envenimer une situation déjà très tendue entre ses supporters et ses détracteurs. Un tribunal du Caire a ordonné, vendredi 26 juillet, le placement en détention du président égyptien déchu Mohamed Morsi.
Détenu au secret par l'armée depuis le 3 juillet, jour de sa destitution, il est soupçonné par la justice de complicité dans des attaques contre la police imputées au Hamas palestinien. On lui reproche aussi une évasion début 2011. L'ancien président a été placé en détention préventive pour une durée maximale de 15 jours.
Les Frères musulmans dénoncent un retour à l'ère Moubarak
Ces accusations "sonnent comme une vengeance de l'ancien régime, qui indique qu'il fait un retour en force", a affirmé à l'AFP un porte-parole des Frères musulmans, dont est issu le Parti liberté et justice, dirigé par Mohamed Morsi. Le Hamas a également condamné cette décision, "car elle basée sur le postulat que le mouvement Hamas est hostile. C'est un développement dangereux qui confirme que le pouvoir actuel en Egypte renonce aux causes nationales, dont la cause palestinienne", a affirmé un porte-parole du mouvement palestinien.
Le 23 juin, un tribunal égyptien avait déclaré que le Hezbollah chiite libanais et le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, étaient impliqués dans l'évasion de détenus à la prison de Wadi Natroun, pendant la révolte contre Hosni Moubarak en janvier 2011. Parmi ces prisonniers figurait Mohamed Morsi.
Manifestations à haut risque entre pro et anti-Morsi
Vendredi, le président du tribunal d'Ismaïliya, au nord-est du Caire, a demandé au parquet d'enquêter sur cette évasion. A l'époque, Mohamed Morsi avait assuré que lui et les 33 autres membres de la confrérie islamiste emprisonnés ne s'étaient pas évadés, mais que "des habitants (leur avaient) ouvert les portes" de la prison. Des sources de sécurité avaient au contraire affirmé que des milliers de prisonniers avaient submergé leurs gardiens et s'étaient dispersés dans les villes et villages avoisinants.
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