Sur la place Tahrir, "l'ambiance est très tendue, il y a une spirale de la violence"
En direct de la place Tahrir, un manifestant égyptien a confié ses impressions à FTVi.
Depuis ce week-end, Moaaz, un jeune Egyptien de 26 ans est de retour sur la place Tahrir. Il habite à un kilomètre de là et s'y rend chaque jour, de 16 heures à 5 heures du matin. Participant à la manifestation de mardi 22 novembre, il a confié ses impressions à FTVi depuis Tahrir.
Quelle est l'ambiance aujourd'hui sur la place ?
Moaaz : L'ambiance est très tendue. De temps en temps, il y a des affrontements avec la police, surtout dans la rue qui mène directement au ministère de l'Intérieur. Il est à dix minutes de la place et la police essaie de protéger le bâtiment, parce qu'ils ont peur qu'il soit brûlé. Du coup, la répression est violente, ce qui provoque la colère des manifestants. Il y a une spirale de la violence.
Le reste de la place est calme, mais c'est tendu parce que des ambulances arrivent tout le temps avec les blessés. Le nombre de manifestants est assez important. Nous sommes au moins deux fois plus nombreux qu'hier. C'est représentatif de toute la population, mais il y a une présence très importante des jeunes, des étudiants et des membres des associations de supporters de foot.
Quelles sont les revendications des manifestants ?
Moaaz : Les principaux slogans sont négatifs, contre le conseil suprême des forces armées (CFSA), contre son président et le règne des militaires. Il n'y a pas de slogans positifs, de revendications.
Est-ce que les manifestations de ces derniers jours sont comparables avec celles qui ont mené à la chute de Moubarak, en février ?
Moaaz : Sur la place, c'est exactement la même atmosphère. Mais dans la ville, il n'y a que quelques quartiers qui sont mobilisés. J'habite à un kilomètre de la place, la vie y est normale. Tu ne sens pas qu'il y a un truc très violent qui se passe à quelques minutes à pied.
Qu'est-ce que vous attendez du discours d'Hussein Tantaoui, le président du CFSA ?
Moaaz : C'est très difficile de trouver une sortie politique. Les partis sont très décrédibilisés. Peu importe ce qu'ils proposent, ce n'est pas crédible pour les manifestants qui sont à Tahrir. Le discours de Tantaoui ne va pas calmer les gens, qui rejettent le calendrier politique de transition.
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