: Vidéo Le combat de Céline Lebrun-Shaath pour faire libérer son mari, prisonnier politique en Égypte
Alors que l'Égypte compte 60 000 prisonniers politiques, Emmanuel Macron a reçu son président Abdel Fattah al-Sissi. Le mari de Céline Lebrun-Shaath est l'un d'eux. Enlevé sous ses yeux dans la nuit du 4 au 5 juillet 2019, elle ne l'a plus revu depuis. Elle raconte.
60 000 détenus d'opinion en Égypte. Parmi ces détenus politiques se trouve Ramy Shaath, figure du Printemps arabe, emprisonné depuis juillet 2019. Ce dernier a été kidnappé dans la nuit du 4 au 5 juillet 2019. "Ils ont fait irruption, cagoulés, lourdement armés, sans présenter de mandat, sans expliquer pourquoi ils étaient là. Ils ont commencé à chercher, à fouiller l'appartement, à réunir les ordinateurs, les disques durs, les téléphones, au milieu du salon, en nous demandant de nous asseoir dans un coin", raconte Céline Lebrun-Shaath, son épouse. "Je l'ai regardé monter dans un fourgon, alors que moi je montais dans un autre, et c'est la dernière image que j'ai de lui. Voilà. Et je ne l'ai pas vu depuis et ça fait 519 jours aujourd'hui", ajoute-t-elle.
"La décision de le faire sortir sera aussi une décision politique"
Aujourd'hui, Céline Lebrun-Shaath se bat pour la libération de son mari. Ces prisonniers politiques sont accusés d'appartenir à un groupe terroriste. La détention préventive de Ramy Shaath été renouvelée 19 fois en 17 mois. "La décision d'arrêter mon mari et de le maintenir en détention est une décision politique. Et la décision de l'en faire sortir sera aussi une décision politique", s'inquiète Céline Lebrun-Shaath.
Le cas de Ramy Shaath a été évoqué par Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse commune avec Abdel Fattah al-Sissi le 7 décembre 2020. "Nous avons échangé sur des listes de noms, et nous continuons de pousser, ce qui je crois est la manière la plus efficace, à des libérations et à suivre avec bienveillance certains cas", a-t-il déclaré.
Une situation qui se dégrade
Aujourd'hui, les organisations internationales de défense des droits humains constatent une situation qui se dégrade. "J'ai peur que sans un changement dans les politiques qui sont menées aujourd'hui, dans les relations qui sont entretenues avec l'Égypte, on ne voit pas d'amélioration concrète sur le terrain, à part peut-être quelques libérations symboliques. Aujourd'hui, on a besoin de plus que ça", conclut Céline Lebrun-Shaath.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.