Climat : une Caravane africaine pour "écouter" les populations et sensibiliser les décideurs politiques avant la COP27
Cette initiative permet de faire écho aux préoccupations des personnes qui souffrent déjà du réchauffement climatique en Afrique.
Une Caravane africaine pour le climat, qui se décline à l'échelle des pays et au niveau continental, s'est ébranlée depuis le 26 septembre 2022. "A la veille de la COP27, explique à franceinfo Afrique Sena Alouka qui coordonne cette initiative avec l'appui de l'ONG Oxfam, il s'agit de mobiliser les citoyens qui subissent les conséquences du réchauffement climatique, de mettre l'accent sur les solutions et de pouvoir influencer les décideurs". L'objectif étant que les responsables politiques soutiennent notamment les propositions du Groupe africain à la COP, qui se tiendra du 6 au 18 novembre en Egypte, sur "les sujets qui nous intéressent : les pertes et dommages, l'adaptation et les finances".
Le mouvement citoyen réunit une centaine d’organisations de la société civile africaine. Ces dernières, précise un communiqué, "appellent les pays riches − historiquement responsables du changement climatique − à assumer leur juste part pour aider le continent à affronter l’escalade de crises climatiques qui (le) frappent". Elles demandent également "aux gouvernements africains de mieux soutenir la transition agro-écologique paysanne et de mieux protéger les droits des paysans".
"Ce n'est pas une caravane qui sillonne tous les pays africains", rappelle Sena Alouka. L'initiative se décline ainsi en Caravanes nationales (que l'on peut suivre ici) dont les activités se déroulent jusqu'au 9 octobre 2022 dans 27 pays du continent. Elles proposent ainsi "des dizaines d’actions visant à sensibiliser, mobiliser, et interpeller tant la société civile que les autorités locales et les représentants nationaux (et) régionaux".
Un plaidoyer en continu
Ces caravanes vont à la rencontre des populations pour "les écouter". "Nous enregistrons ce qu'elles nous disent et le faisons remonter aux décideurs nationaux, confie Sena Alouka. Hier (29 septembre 2022), j'étais dans un petit village qui s'appelle Toutou (dans le sud-ouest du Togo, près de la ville Kpalimé) où les gens nous parlaient des questions de transhumance, du fait que la terre n'est plus fertile et qu'ils ne savaient plus quoi faire. Ces populations ne savent pas à quoi renvoient 'les pertes et dommages'. Elles souhaitent juste que l'Etat puisse leur garantir que quand elles investissent dans l'agriculture, elles ne se retrouvent pas dans la misère à la fin de l'année. Il y a une urgence et les populations font face à des situations inacceptables", insiste Sena Alouka, directeur exécutif de l'ONG Jeunes volontaires pour l'environnement.
L'autre volet de l'initiative est une Caravane continentale qui s'installera au Sénégal, lors de la Semaine de la mobilité durable et du climat (3 au 7octobre), et en République démocratique du Congo pour la pré-COP (réunion préparatoire des ministres africains de l'Environnement qui démarre le 3 octobre). "La semaine prochaine, conclut Sena Alouka, nous serons à Dakar et à Kinshasa, et après nous allons continuer jusqu'à la COP". Une délégation de caravaniers sera ainsi présente à Charm El-Cheikh.
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