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RDC : 12 morts et des milliers d'intoxications suite à la pollution de la rivière Kasaï

Des rejets toxiques d’une mine de diamants en Angola sont responsables de cette pollution qui affecte près d'un million d’habitants.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
La rivière Kasaï à hauteur de la ville de Tshikapa, en RDC. C'est le plus gros affluent du fleuve Congo. (JUNIOR D. KANNAH / AFP)

Douze décès, 4 500 cas de diarrhées et de maladies cutanées, près d’un million d’habitants concernés sur les deux tiers de la province du Kasaï. Le bilan est lourd et pas forcément définitif. Car, selon la ministre de l’Environnement Eve Bazaida Masudi, la pollution se poursuit au fil de l’eau et risque de s’étendre jusqu’à Kinshasa.

La faune a également été impactée. On ne compte plus les poissons morts, et même des hippopotames ont été victimes de l’eau empoisonnée. Les signes de pollution sont apparus fin juillet lorsque les eaux de la rivière Kasaï sont devenues rougeâtres à la hauteur de Tshikapa, en aval du confluent des rivières Kasaï et Tshikapa. Cette dernière a probablement charrié la pollution depuis l’Angola voisin. Une mine de diamants de la province angolaise de Lunda Sul a reconnu un rejet accidentel de ses effluents.

Le pont au-dessus de la rivière Kasaï relie les deux rives de la ville de Tshikapa, en République démocratique du Congo. (JUNIOR D. KANNAH / AFP)

Dans toute la région, la consommation de l’eau est toujours interdite, de même que la pêche. Le gouvernement congolais annonce que 40 tonnes de médicaments ont été convoyées sur place. Mais selon le député Guy Mafuta Kabongo, la population est surtout livrée à elle-même. "Nous avons exhorté la population à ne pas consommer cette eau… Mais on n’a pas proposé de solution de rechange, accuse le député. Ce qui fait que la population est contrainte d’utiliser la même eau polluée. En dehors des messages de réconforts, il n’y a rien de concret."

Pollueur payeur ?

Et pourtant, la ministre de l’environnement reconnaît que le danger n’est pas encore écarté. "Ce n'est pas parce que les eaux se sont éclaircies que tout est fini", a déclaré la ministre qui attend l’avis des experts pour lever les interdictions. Quant à la pollution elle-même, dont la société minière de Catoca assume la responsabilité, le gouvernement congolais entend faire jouer le principe du pollueur payeur.

La mine de Catoca est la cinquième plus grande mine de diamants du monde située dans la province angolaise de Lunda Sul. Le site s’étend sur une superficie de 64 hectares. Une mine à ciel ouvert dont le puits descend à 200 mètres de profondeur et devrait atteindre 600 mètres en 2034. La mine assure 6% de la production mondiale de diamants.

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