Le paysage politique au Ghana
Dans ce petit Etat côtier d’Afrique occidentale s’est rapidement mise en place une transition constitutionnelle en attendant le nouveau scrutin. C’est John Dramani Mahama, le vice-président, qui l’assurera.
Cet expert en communication a prêté serment, peu après la mort de John Atta Mills, devant une session extraordinaire du Parlement. «Je veux assurer les Ghanéens que tout est en ordre. Nous allons maintenir la paix, l'unité et la stabilité qui font la réputation du Ghana», a-t-il affirmé après son investiture. Membre du Congrès national démocratique (NCD), le président intérimaire pourrait briguer un mandat.
Un intérim en attendant le scrutin présidentiel
Euronews, le 25 juillet 2012
Avec ses nombreuses élections, marquées par de vraies alternances politiques, le Ghana mérite bien sa réputation d’être le pays le plus démocratique du continent africain.
John Atta Mills, qui dirigeait l’ancienne colonie britannique de 25 millions d’habitants depuis 2009, avait été élu contre Nana Akufo-Addo. Ce dernier était le candidat du Nouveau Parti patriotique du précédent président John Kufuor. Le même Kufuor qui ne s’était pas représenté après deux mandats de quatre ans, comme cela est inscrit dans la Constitution.
Atta-Mills, candidat désigné du NCD
M.Atta Mills avait été désigné par le NCD en juillet 2011 pour briguer un second mandat. Lors des primaires du parti, il avait laminé avec 97 % des voix sa rivale, Nana Konadu Agyemang Rawlings qui menait une fronde au sein de la formation politique dont elle voulait prendre la tête.
Elle a finalement jeté l’éponge et a déposé auprès de la Commission électorale, le 5 juillet 2012, les statuts d'un nouveau Parti National Démocratique (PND) avec des cadres dissidents du NDC. Aujourd’hui, le PND se met en ordre de bataille pour la présidentielle, se posant en porte-drapeau de la population défavorisée. Et son candidat pourrait fort bien être une candidate en la personne de… Nana Konadu Rawlings.
Cette femme au caractère bien trempé est l’épouse de l'ex-président Jerry Rawlings, président élu en 1993 et 2001, après deux coups d’Etat, en 1979 et en 1981, une période révolue, déclarée dans la constitution en 1992.
Jerry Rawlings et John Kufuor sont en effet considérés comme les initiateurs de la démocratisation du Ghana et John Evens Atta Mills comme l’homme qui l’a consolidée.
Si la gestion des affaires de l’Etat et la stabilité politique permettaient au Ghana de se tailler une place de choix dans les pays «à bonne gouvernance», d’aucuns voyaient dans la maladie de John Atta Mills – des rumeurs couraient sur un cancer de la gorge que le dirigeant aurait eu depuis plusieurs années – un empêchement pour mener à bien le débat national.
Au premier rang de ses détracteurs, le couple Rawlings qui reprochait à l’entourage d’Atta Mills de ne pas avoir poursuivi des responsables du gouvernement Kufuor soupçonnés de corruption.
Des frictions avec Abidjan
Avec son économie florissante, ses institutions fortes et sa vie politique riche, le Ghana semble toutefois être mesure de laisser le processus démocratique aller à son terme. Et ce, malgré quelques possibles remous.
En cause, la présence sur le sol ghanéen de partisans de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, comme Charles Blé Goudé, soupçonnés de vouloir déstabiliser l'actuel gouvernement Ouattara. De quoi générer des relations délicates entre les deux pays, même si à Accra, on dit avoir à l’œil ces Ivoiriens d'un genre particulier.
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