Karabo, l'australopithèque "le plus complet" découvert en Afrique du Sud
Des scientifiques ont découvert de nombreuses parties d'un squelette vieux de deux millions d'années.
Il s'appelle Karabo et a environ deux millions d'années. C'est le squelette "le plus complet jamais découvert d'un ancêtre de l'homme", appartenant à un australopithèque, qui a été exhumé près de Johannesburg (Afrique du Sud) par des scientifiques sud-africains, a-t-on appris jeudi 12 juillet. Le professeur Lee Berger, de l'université du Witwatersrand (Wits) de Johannesburg, a identifié au scanner des fragments de mâchoire, de côtes, d'un fémur, ainsi que de vertèbres et d'autre éléments de membres, à l'intérieur d'un bloc rocheux d'un mètre de diamètre.
Karabo avait entre 9 et 12 ans au moment de sa mort. Il appartient à l'espèce Australopithecus Sediba, et provient de la grotte de Malapa, considérée comme le "berceau de l'humanité" et inscrite au patrimoine mondial de l'humanité. Australopithecus Sediba est connu des scientifiques. Il a vécu il y a environ deux millions d'années, à l'époque où les primates du genre "homo", nos ancêtres directs, ont succédé aux australopithèques primitifs.
Le petit-fils de Lucy mangeait du bois
Il pourrait être un descendant d'Australopithecus Africanus, lui-même issu d'Australopithecus Afarensis, la famille de la célèbre "Lucy" vieille de trois millions d'années, et considérée par certains scientifiques comme une grand-mère possible de l'humanité.
L'espèce présente à la fois des caractéristiques propres aux hominidés modernes et anciens, avec une posture droite permettant la bipédie, mais des pieds qui suggèrent qu'il vivait partiellement dans les arbres. Un cerveau relativement complexe, de longs bras, des doigts courts et un pouce long permettant de saisir avec précision.
L'étude de ses dents a en outre révélé très récemment un régime alimentaire étonnant : alors que la plupart des autres hominidés se nourrissaient de feuilles et de plantes tendres, Sediba préférait largement le bois et les écorces d'arbres.
Découvert presque par hasard
La découverte de Karabo relève de l'anecdote. Le bloc de pierre, prélevé sur un site riche en fossiles, dormait depuis presque trois ans dans un laboratoire de Wits, dans l'attente d'être analysé. C'est en le déplaçant au mois de juin 2012 qu'un technicien du laboratoire a remarqué une protubérance qui semblait surgir de la pierre. Une dent. Le scanner a alors révélé le reste des ossements. Le bloc rocheux sera prochainement ouvert pour en extraire les fossiles pétrifiés.
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