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Kenya: nouvelles manifestations sanglantes

Après trois jours de manifestations violentes, qui ont fait au moins 25 morts, l'opposition kényane appelle désormais au bocyottage des entreprises de proches du chef de l'Etat réélu Mwai Kibaki.
Article rédigé par franceinfo
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Au dernier jour des manifestations visant à protester contre les résultats de l'élection présidentielle du 27 décembre, entachée de fraudes selon de nombreux observateurs, au moins 10 personnes ont été tués par balle par la police, qui a interdit tout rassemblement. Déplorant la répression des forces de l'ordre, neuf ambassades occidentales au Kenya, dont celle du Royaume-Uni, ont appelé les autorités kényanes à cesser de tuer des "manifestants désarmés", enjoignant la police d'abandonner "tout usage disproportionné de la force". Au moins 25 personnes ont été tuées depuis mercredi en trois jours de manifestations convoquées par l'opposition kényane.

Le Kenya traverse une crise politique majeure depuis la réélection contestée, le 27 décembre, de M. Kibaki: au moins 700 personnes ont été tuées dans des violences depuis trois semaines. Quelque 200.000 personnes sont actuellement déplacées. Devant la répression policière impitoyable, empêchant de fait tout rassemblement, le Mouvement démocratique orange (ODM) de M. Odinga a annoncé la fin des manifestations et une nouvelle stratégie visant à affaiblir le camp présidentiel.

"Nous avons vu beaucoup de souffrances causées par des actions irresponsables de la police contre des manifestants pacifiques. Nous entrons maintenant dans une nouvelle phase de la lutte qui inclura un boycottage économique par les consommateurs de grandes sociétés appartenant à des faucons proches de M. Kibaki", a expliqué le porte-parole de l'ODM, Salim Lone, citant notamment la compagnie de produits laitiers Brookside Dairies, les compagnies de transports en commun City Hopper et Kenya Bus Service, ainsi que la banque Equity Bank.

Sur le plan diplomatique, l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan est attendu mardi prochain à Nairobi pour tenter une médiation dans la crise politique majeure que traverse le pays. De son côté, le président kényan a nommé "un comité politique de
haut niveau pour mener le dialogue national politique et la réconciliation nationale", composé notamment du vice-président Kalonzo Musyoka et de six ministres.

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