La France, deuxième empire maritime du monde
Il flotte comme un parfum d’exotisme, des souvenirs d’un empire colonial où le soleil ne se couche jamais. La France a conservé des possessions ultramarines qui ne sont que des îlots de quelques kilomètres carrés. Ainsi, dans le canal du Mozambique, à 150 km à l’ouest des côtes de Madagascar, elle possède le district des îles Eparses. Quatre îlots plus Tromelin au nord de la Réunion.
Juan de Nova, du nom de l’amiral du roi Manuel 1er du Portugal qui l’a découverte en 1501, est la plus centrale, à mi-chemin entre le Mozambique et Madagascar. Cette île comme les autres des Eparses est inhabitée. Elle n’a pas non plus beaucoup d’intérêt économique. Une piste d’atterrissage constitue la seule infrastructure. Sur Juan de Nova comme sur la Grande Glorieuse ou Europa, un détachement militaire est installé depuis 1973, rappelant la souveraineté de la France.
Quatorze soldats et un gendarme sont relevés tous les 45 jours.
Quel intérêt ?
Le député corse Paul Giacobbi n’hésite pas à parler d’empire maritime français. En effet, le droit maritime international reconnaît aux Etats côtiers une zone économique exclusive (ZEE) s’étendant jusqu’à 200 milles des côtes. La France possède ainsi une ZEE de 11 millions de km² dont 97% sont situés outre-mer. Cette superficie place la France au second rang mondial derrière les Etats-Unis. Un atout dans la perspective de l’exploitation des ressources minérales sous-marines, ce sont les fameux nodules polymétalliques.
La science aussi
Cette région du canal du Mozambique est aussi un espace exceptionnel de protection de la diversité marine. Le parc naturel marin des Glorieuses constitue avec son voisin contigu de Mayotte, la plus grande zone maritime protégée française. 110.000 km² qui servent de refuge à de nombreuses espèces menacées.
Une présence contestée
Les pays de la région n’apprécient guère cette présence aux relents néocolonialistes. En octobre 2013, cette présence est même devenue un enjeu électoral lors des élections présidentielles malgaches. Le président actuel Hery Rajaonarimampianina a fait en partie campagne sur «la restitution» des îles à Madagascar. Peine perdue, ces îles sont restées françaises sans qu’on sache si la revendication malgache a dépassé le cadre de la campagne électorale.
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