La France inquiète de l'offensive rebelle au Tchad
Les rebelles ont franchi la frontière entre le Soudan et le Tchad en début de semaine. Depuis, leur colonne de 300 véhicules fait route vers l'ouest, vers la capitale tchadienne. Pour la première fois, ce matin, des combats ont éclaté entre rebelles et armée tchadienne, à Massaguet, à 50 kilomètres de N'Djamena.
Dès hier soir, les rebelles se targuaient d'être "aux portes de la capitale". Pour bloquer leur progression, le président Idriss Déby avait déployé ses troupes sur les routes donnant accès à
N'Djamena par le nord et l'est.
_ Des hélicoptères ont aussi bombardé les rebelles, qui ont adressé hier soir un ultimatum au président Déby : "si d'ici demain il n'y a pas de négociations, il y aura la
guerre". Ils réclament le "partage du pouvoir".
Ce n'est pas la première fois que le pouvoir tchadien est en proie aux revendications des rebelles. Les deux camps s'opposent depuis des années.
_ A cause de ce regain de tension, le déploiement des premiers élements de l'Eufor est retardé. Dans les prochaines semaines, 3.700 hommes de la force européenne, dont 2.100 Français, doivent venir apporter aide et protection à la population du Darfour.
Difficile pour l'Eufor de conserver sa neutralité, quand la France a annoncé qu'elle respecterait l'accord de coopération militaire passé avec le Tchad. Cet accord prévoit un soutien
logistique aux forces armées tchadiennes et une aide en matière de
renseignement.
_ La rébellion a d'ailleurs demandé à la France sa "neutralité".
150 militaires français en renfort
Parallèlement, Paris s'inquiète de la sécurité des Français sur place. Le ministère de la Défense va mettre en place "des mesures de précaution pour les ressortissants
français dans l'éventualité de troubles à N'Djamena, dont un
renforcement du dispositif Epervier", qui comprend aujourd'hui 2.000 hommes.
La compagnie déployée en renfort, soit environ 150 hommes, doit atterir dans la matinée à N'Djamena. Elle était jusqu'à présent stationnée à Libreville, au Gabon. "Une autre compagnie de même constitution et de même volume est en alerte", a précisé un responsable de la base militaire de Libreville.
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