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Les opérations en Libye n'ont toujours pas de commandement unifié

Selon le ministère français de la Défense, il s'agit d'une "opération coordonnée par les Etats-Unis, en étroite collaboration avec les autorités françaises et britanniques". Washington a pris de facto la tête de la coalition, mais annonce déjà vouloir passer la main...
Article rédigé par franceinfo
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Elle s'appelle “Harmattan” chez les Français ; “Ellamy” chez les Britanniques ; et “Aube d'une odyssée” chez les Américains. Trois noms pour une même opération, celle qui vise à faire respecter la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU en Libye - recours à toutes mesures nécessaires pour protéger les civils.

Le problème, c'est qu'il n'y a pas de commandement unifié. Le ministère français de la Défense le concède : “il n'y a pas d'état-major centralisé ; à ce stade chacun utilise ses états-majors propres de façon coordonnée”, explique son porte-parole, Laurent Teisseire. Coordonnée par les Etats-Unis...
_ Les Etats-Unis ont leur QG à Ramstein, en Allemagne ; la France est au Mont Verdun, près de Lyon ; et la Grande-Bretagne est à Northwood, dans la banlieue de Londres.

Les Etats-Unis ont donc pris, de facto, le commandement de cette opération, “en étroite collaboration avec les autorités françaises et britanniques, et qui pourrait être soutenue par l'Otan”, précise la Défense française.
_ Barack Obama l'a confirmé hier : “l'Otan jouera un rôle” dans la nouvelle phase militaire en Libye. Cette phase, ajoute le président américain, est une question “de jours, non de semaines”.

Les opérations en Libye placées sous commandement de l'Otan, voilà qui aurait le mérite de clarifier la chaîne de commandement... mais qui en poserait d'autres.

Plusieurs pays de la coalition le réclament, ce commandement de l'Otan. L'Italie : “nous souhaitons que le commandement des opérations passe à l'Otan et qu'il
y ait une coordination différente de celle qui existe actuellement”, a déclaré hier Silvio Berlusconi.
La Grande-Bretagne : “nous voulons (...) un contrôle utilisant les mécanismes de l'Otan, de façon à ce que tous ceux qui veulent participer de l'extérieur puissent être coordonnés correctement”, explique David Cameron.
La Norvège, elle, a clairement fait savoir que ses six F-16 n'entameraient leur mission que lorsque la question du commandement aura été clarifiée.

Ce qui n'est pas si simple. La France estime de son côté que, si l'Otan dirige l'intervention, les pays arabes ne voudront pas s'y rallier et, pire, finiront par la dénoncer.

Guillaume Gaven, avec agences

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