Libye : Misrata, ville martyre ?
Pendant sept heures hier, Misrata a vécu sous le feu des attaques de l'aviation libyenne. Bilan, au moins deux morts et 26 blessés. Des victimes qui s'ajoutent aux centaines d'autres qui affluent depuis plus d'un mois dans les hôpitaux de la ville, incapables aujourd'hui de faire face.
_ Totalement assiégée et régulièrement pilonnée par les forces loyales à Kadhafi, cette dernière position des insurgés dans l'Ouest de la Libye fait figure de ville martyre. Une ville qui manque d'eau, de nourriture, qui n'a plus d'électricité, mais qui résiste malgré tout.
L'Otan "laisse mourir" Misrata
A 800 km de là, une manifestation a eu lieu hier soir. Nous sommes à Benghazi, dans le fief des insurgés. De nombreux habitants de la grande ville de l'est du pays ont de la famille à Misrata. Alors ici, tout le monde s'inquiète, et des voix commencent à s'élever contre l'Otan, accusée de laisser faire.
"La presse internationale doit soutenir avec force le peuple de Misrata et appeler (à l'aide) l'Otan qui croit nous rendre service en bombardant ici et là alors qu'il laisse les habitants de Misrata mourir tous les jours ", a lancé le général Abdel Fattah Younés, chef d'état-major des insurgés, lors d'une conférence de presse.
"Si l'Otan attend encore une semaine de plus, ce sera la fin de Misrata, nous ne trouverons plus personne là-bas", a-t-il ajouté, tandis que dans l'Est du pays, les combats se poursuivent aussi pour le contrôle du port pétrolier de Brega.
Misrata, "priorité numéro un" de l'Alliance
L'Otan, qui assure seule le contrôle de la zone d'exclusion aérienne depuis le 31 mars, affirme de son côté avoir effectué 851 sorties aériennes en une semaine. Preuve pour l'Alliance que le rythme de l'action militaire reste soutenu. L'Alliance qui annonce en outre avoir fait de la défense de Misrata sa "priorité numéro un".
Pour autant, depuis leur intervention dans le conflit libyen le 19 mars dernier, les forces occidentales n'arrivent toujours pas à prendre le dessus sur celles du colonel Kadhafi. Elle doivent en outre désormais agir sans les avions de combat américains. Ils se sont retirés de la campagne lundi.
Cécile Mimaut, avec agences
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