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L’armée rentre dans Syrte : Daech en pleine déroute en Libye
L’organisation jihadiste Etat islamique est en déroute en Libye. Les forces loyales au gouvernement d'union nationale (GNA), soutenu par la communauté internationale, sont entrées dans le centre de Syrte. Daech s’apprête à perdre sa «capitale». Les désertions se multiplient.
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«Nous pensons que Syrte sera libéré dans les prochains jours ou dans les prochaines semaines. Mais les snipers de Daech sont un souci pour nous parce qu'ils tirent de loin et que cela nous gêne dans la bataille dans la ville», explique Mohamed al Gasri, un porte-parole militaire. La ville de Syrte, capitale de facto de l’organisation jihadiste Etat islamique en Libye, est symbolique. Sa perte représenterait un coup dur pour Daech et apporterait une importante crédibilité pour le Gouvernement d’union nationale (GAN), soutenu par la communauté internationale.
Après avoir repris les villes autour de Syrte, notamment Abou Grein (130 kilomètres à l'ouest de Syrte), puis l'importante base aérienne al-Gordabia, la centrale thermique de Syrte ainsi que trois casernes situées à une vingtaine de km du centre-ville, les forces loyales au GAN sont entrées dans la ville. Elles se battent autour du Centre de conférence Ouagadougou, un immense complexe que Mouammar Kadhafi avait fait ériger à l'entrée de la ville et que l'EI a transformé en centre d'instruction religieuse. Cette offensive, lancée le 12 mai 2016, vise à chasser les jihadistes de Daech de la bande littorale, d'environ 200 km de long, qu'il a conquise depuis 2015.
Quel avenir pour l’EI en Libye ?
Selon l’organisation Human Rights Watch, le groupe Etat islamique disposerait de 1.800 combattants à Syrte, dont au moins 70% seraient d'origine étrangère. Et, selon les chancelleries occidentales, il y aurait 5.000 combattants de l'EI en Libye. Que vont devenir les jihadistes de Syrte ? Le blocage par la marine de la côte empêche les jihadistes «de s'enfuir par la mer», relève un responsable militaire. «Si Syrte tombe, l'EI sera toujours présente que ce soit par l'intermédiaire de groupes agissant dans le désert libyen ou par des attaques terroristes à Tripoli ou Misrata», tempère Mattia Toaldo, expert du groupe de réflexion European Council on Foreign Relations, cité par l’AFP.
Qui sont les forces loyales au Gouvernement d’union nationale ?
Le gouvernement du Premier ministre Fayez al-Sarraj, reconnu par l’ONU et l’Union africaine, cherche à rassembler autour de lui toutes les forces anti-jihadistes. Le Gouvernement d'union nationale peine toutefois à convaincre le général Khalifa Haftar, qui mène depuis deux ans une campagne contre les islamistes et l'opposition à Benghazi. Les forces du GNA sont essentiellement composées de combattants des milices de la ville de Misrata. Elles sont soutenues par les Gardes des installations pétrolières (GIP) basées dans le «Croissant pétrolier».
Des soldats français et américains au sol
L'émissaire de l'ONU pour la Libye Martin Kobler a laissé entendre que des forces spéciales américaines et françaises se trouvaient bien en Libye. Washington a envoyé des Forces spéciales à Misrata, Tripoli et à l’est du pays. Mission : épauler les troupes du Gouvernement libyen d'union nationale, sous-équipées et mal formées. Paris, par la voix du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, se contente d’affirmer que la France fait «du renseignement depuis déjà un certain temps».
Le Premier ministre Fayez al-Sarraj entend devenir l’unique interlocuteur de l’Occident. Il a déjà l’appui des pays voisins et de l’Union africaine. Il sait que s’il arrive à libérer Syrte sans une intervention militaire occidentale, il prendrait définitivement un ascendant sur le général Khalifa Haftar
Après avoir repris les villes autour de Syrte, notamment Abou Grein (130 kilomètres à l'ouest de Syrte), puis l'importante base aérienne al-Gordabia, la centrale thermique de Syrte ainsi que trois casernes situées à une vingtaine de km du centre-ville, les forces loyales au GAN sont entrées dans la ville. Elles se battent autour du Centre de conférence Ouagadougou, un immense complexe que Mouammar Kadhafi avait fait ériger à l'entrée de la ville et que l'EI a transformé en centre d'instruction religieuse. Cette offensive, lancée le 12 mai 2016, vise à chasser les jihadistes de Daech de la bande littorale, d'environ 200 km de long, qu'il a conquise depuis 2015.
Quel avenir pour l’EI en Libye ?
Selon l’organisation Human Rights Watch, le groupe Etat islamique disposerait de 1.800 combattants à Syrte, dont au moins 70% seraient d'origine étrangère. Et, selon les chancelleries occidentales, il y aurait 5.000 combattants de l'EI en Libye. Que vont devenir les jihadistes de Syrte ? Le blocage par la marine de la côte empêche les jihadistes «de s'enfuir par la mer», relève un responsable militaire. «Si Syrte tombe, l'EI sera toujours présente que ce soit par l'intermédiaire de groupes agissant dans le désert libyen ou par des attaques terroristes à Tripoli ou Misrata», tempère Mattia Toaldo, expert du groupe de réflexion European Council on Foreign Relations, cité par l’AFP.
Qui sont les forces loyales au Gouvernement d’union nationale ?
Le gouvernement du Premier ministre Fayez al-Sarraj, reconnu par l’ONU et l’Union africaine, cherche à rassembler autour de lui toutes les forces anti-jihadistes. Le Gouvernement d'union nationale peine toutefois à convaincre le général Khalifa Haftar, qui mène depuis deux ans une campagne contre les islamistes et l'opposition à Benghazi. Les forces du GNA sont essentiellement composées de combattants des milices de la ville de Misrata. Elles sont soutenues par les Gardes des installations pétrolières (GIP) basées dans le «Croissant pétrolier».
Des soldats français et américains au sol
L'émissaire de l'ONU pour la Libye Martin Kobler a laissé entendre que des forces spéciales américaines et françaises se trouvaient bien en Libye. Washington a envoyé des Forces spéciales à Misrata, Tripoli et à l’est du pays. Mission : épauler les troupes du Gouvernement libyen d'union nationale, sous-équipées et mal formées. Paris, par la voix du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, se contente d’affirmer que la France fait «du renseignement depuis déjà un certain temps».
Le Premier ministre Fayez al-Sarraj entend devenir l’unique interlocuteur de l’Occident. Il a déjà l’appui des pays voisins et de l’Union africaine. Il sait que s’il arrive à libérer Syrte sans une intervention militaire occidentale, il prendrait définitivement un ascendant sur le général Khalifa Haftar
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