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Elections à Madagascar pour sortir de la crise

Curieux scrutin présidentiel à Madagascar. Sous la pression internationale, les deux hommes qui bloquent la vie politique depuis 2009 ne se présentent pas. Mais deux candidats représentent leurs intérêts. Après un premier tour serré, le second a lieu vendredi 20 décembre 2013.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Robinson Jean Louis à gauche et Hery Rajaonarimampianina. (AFP)

La vie politique malgache est pour le moins tumultueuse. Aussi, il est délicat de s’avancer et d’annoncer que ces élections pourraient fermer une crise, ouverte il y a quatre ans. A l’époque, le président sortant, deux fois élu, Marc Ravalomanana avait été renversé par un coup d’Etat. Accusé d’incompétence, il avait fait tirer sur la foule alors que les manifestations se succédaient. Le bilan avait été lourd : 36 morts.

Tandis que le président partait en exil, l’armée plaçait à la tête du pays un président de transition, Andry Rajoelina, un ancien disc-jokey devenu maire de la capitale Tananarive. Il gouvernera en bon dictateur, par ordonnances, en dissolvant assemblée et sénat.
 
Les rivaux hors-jeu
La réconciliation entre les deux hommes a été impossible. Ravalomanana a tenté un retour d’exil mais a dû rebrousser chemin. Le pouvoir dans le même temps l’a condamné aux travaux forcés par contumace.

La médiation de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) n’a rien donné. Mais la pression internationale a empêché que les deux protagonistes se représentent.
A leur place, deux hommes-liges dont on ne mesure pas encore la part d’ombre, ni la capacité à se démarquer de leurs mentors.
 

Rencontre entre Rajoelina et Ravalomanana, aux Seychelles, le 24 juillet 2012. (AFP/STRINGER)

Hery Rajaonarimampianina fut un discret ministre des Finances de la dictature de Rajoelina. Il a réussi à sauver les meubles d’un pays privé de l’indispensable aide internationale. «Un technocrate qui a peut-être les mains un peu moins sales que beaucoup d’autres», précise à l’AFP un spécialiste de Madagascar, Didier Galibert. Chef d’entreprise qui a fait fortune dans l’expertise comptable, il a dans son programme un vaste plan de développement des infrastructures.
 
Un candidat franco-malgache
En face, arrivé en tête au premier tour, Robinson Jean Louis. Il a été fraîchement récupéré par le camp Ravalomanana, ce qui a boosté son score. De petit candidat sans espoir, il est désormais devenu vainqueur potentiel depuis le soutien de l’ancien président.
 
Mais le docteur Jean Louis n’a pas que des amis. On lui reproche sa double nationalité française, son appartenance au PS français, et enfin un goût prononcé pour la bouteille. Les critiques proviennent parfois de son propre camp qui préférerait un anglophone protestant à un francophone catholique.
Robinson Jean Louis revendique l’héritage de  Ravalomanana et propose «un plan de stabilisation du pays».
 

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