Campagne de soutien à Olivier Dubois, journaliste enlevé au Mali : RSF veut "en faire une cause de l'opinion publique"
Alors que le journaliste français est retenu en otage depuis le 8 avril 2021 par un groupe jihadiste dans le nord-est du Mali, treize villes françaises lancent une campagne de soutien, pour demander sa libération.
Une campagne de soutien est lancée dans treize villes françaises pour le journaliste français Olivier Dubois enlevé au Mali il y a six mois par un groupe jihadiste. Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de Reporters sans Frontières, a expliqué ce vendredi sur franceinfo qu'il s'agissait "d'en faire une cause de l'opinion publique" pour qu'il "nous revienne le plus rapidement possible".
Avez-vous des nouvelles d'Olivier Dubois ?
Malheureusement, non. On n'a pas de nouvelles. En tout cas, officiellement, depuis cette fameuse vidéo de 21 secondes qui avait été diffusée un petit peu moins d'un mois après son enlèvement et dans laquelle le journaliste déclinait son identité et confirmait qu'il avait été enlevé par ce groupe armé. On est toujours, si vous voulez, dans une quête d'information en lien permanent avec les autorités, de manière à connaître un peu mieux sa situation.
Vous ne savez rien sur ses conditions de détention ?
Ce sont des informations qui sont évidemment difficiles à obtenir et qui sont un peu sous le sceau de la confidentialité. Ce qu'on peut vous dire, c'est qu'on n'a pas reçu d'informations ou de messages à travers nos différents contacts et liens qui soient de nature à nous inquiéter outre mesure concernant éventuellement un état de santé qui serait fragile ou déclinant. On se veut résolument optimistes et on l'est d'autant plus qu'on participe à une mobilisation qui, on l'espère, permettra aux autorités française et malienne de tout mettre en œuvre pour la libération. C'est le sens de notre action.
Quel genre de journaliste est Olivier Dubois ?
Olivier Dubois fait un travail tout à fait essentiel [pour Libération, Le Point et Jeune Afrique]. C'est un journaliste qui travaille depuis plusieurs années au Mali qui nous informe régulièrement, qui va chercher des informations qui sont difficiles, sensibles dans un pays qui est compliqué et où, en plus, la France a une présence militaire depuis sept ans. Ce n'est pas une tête brûlée. Maintenant, il ne faut pas se voiler la face quand on évolue dans un terrain qui est aussi compliqué que le Sahel en ce moment, évidemment qu'on est exposé à une forme de risque. Et malheureusement, il arrive que des Reporters se fassent enlever dans l'exercice de leurs fonctions. Mais ça fait aussi partie de la mission du journaliste que d'aller chercher des informations qui sont difficiles et sensibles. Olivier Dubois est un journaliste chevronné, aguerri, parfaitement expérimenté. Il savait très bien ce qu'il faisait.
Bayeux s'apprête à remettre le Prix des correspondants de guerre. Un hommage particulier sera rendu ?
Bayeux a été la seconde ville à dévoiler une banderole à l'effigie d'Olivier Dubois, une initiative prise par RSF. 13 villes font partie de la mobilisation. Il y avait une première banderole à Paris cet été, une deuxième à Bayeux cette semaine. C'est symbolique, car Bayeux est la première ville libérée de la Seconde Guerre mondiale, qui accueille ce prix des correspondants de guerre. Et puis, onze autres villes font partie de la mobilisation. Marseille, Lyon, Fort-de-France aussi d'où est originaire Olivier, en Martinique. C'est une belle mobilisation et l'enjeu pour nous, c'est aussi d'en faire une cause de l'opinion publique afin, encore une fois, de faire reconnaître sa situation et de participer à la mobilisation pour faire en sorte qu'Olivier nous revienne le plus rapidement possible.
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