"On ne sait pas si elle est vivante" : le mari de Sophie Pétronin, l'otage française enlevée au Mali, en appelle au gouvernement
"Si quelqu'un du gouvernement nous entend, est-ce qu'il peut dire (quelque chose) à mon fils ou à moi ; est-ce qu'il peut nous donner un peu de réconfort ?", a plaidé Jean-Pierre Pétronin.
Que devient Sophie Pétronin ? Lundi 30 décembre, le Français Jean-Pierre Pétronin a déploré le silence entourant le sort de son épouse, enlevée au Mali le 24 décembre 2016, disant avoir le sentiment qu'elle avait été "oubliée", dans un entretien à la radio Europe1. "On ne sait pas si elle est vivante. Cela fait un an que nous n'avons plus de nouvelles du tout", a lancé le mari de la médecin humanitaire septuagénaire, enlevée à Gao par des hommes armés.
"On a l'impression, quand même, qu'elle est oubliée", a-t-il dit. "Il y a 4 000 hommes là-bas, s'ils savent où aller, pourquoi ne pas faire une tentative (de libération) ?", a-t-il demandé, en faisant référence aux 4 500 soldats français déployés au Sahel. "De toute façon, actuellement elle est sacrifiée...", a-t-il ajouté.
Concernant d'éventuelles négociations en vue de sa libération, pour lui, "c'est au point mort". "C'est peut-être top secret ou quoi que ce soit mais si quelqu'un du gouvernement nous entend, est-ce qu'il peut dire (quelque chose) à mon fils ou à moi ; est-ce qu'il peut nous donner un peu de réconfort ?", a-t-il interrogé.
"Nous ne l'oublions pas"
En mai, lors d'un hommage à Paris à deux soldats français tués au Burkina Faso lors d'une opération de libération d'otages, le président Emmanuel Macron avait spécifiquement évoqué Sophie Pétronin, "aux mains de ses ravisseurs" : "Nous ne l'oublions pas. Ceux qui attaquent un Français doivent savoir que jamais notre nation n'abandonne ses enfants, quelles que soient les circonstances et fût-ce à l'autre bout de la planète", avait-il affirmé.
De son côté, le chef d'état-major français, le général François Lecointre, avait indiqué sur la radio RTL ne pas avoir "d'éléments sur l'endroit" où elle était détenue. Ces derniers mois, son fils, Sébastien Chabaud-Pétronin, a néanmoins plusieurs fois déploré que, selon lui, l'Etat ne veuille pas négocier la libération de sa mère, "une dame âgée et malade". "Je suis inquiet parce que de toute façon ça doit être des conditions difficiles et puis, du fait qu'il n'y a plus de vidéo, on ne sait pas quelle maladie elle a", a déclaré Jean-Pierre Pétronin.
La dernière vidéo où apparaissait Sophie Pétronin avait été reçue mi-juin 2018. Elle y semblait très fatiguée, le visage émacié, et en appelait à Emmanuel Macron. Dans une autre vidéo en novembre 2018, où elle ne figurait pas, ses ravisseurs affirmaient que son état de santé s'était dégradé.
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