"On ne sait pas si un jour on va rentrer", témoigne l'ex-otage Pierre Camatte
Pierre Camatte a été otage d'AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) pendant 89 jours, entre 2009 et 2010. Il a confié son ressentiment après la libération de Sophie Pétronin, entre espoir, peur et résilience.
"Elle avait son bureau à Gao et j'avais mis à sa disposition à Ménaka (Mali) une salle de manière à ce qu'elle puisse travailler dans de bonnes conditions. On avait eu l'occasion d'échanger un peu donc je la connaissais un petit peu", avoue Pierre Camatte, ex-otage en direct dans le 23h. Sophie Pétronin est restée 1 083 jours en détention, de quoi inquiéter sur son état de santé. "Par rapport à ce que j'ai vécu, je ne connais pas les siennes, c'est différent. Je n'ai jamais été enfermé, on était dehors à subir la chaleur, le vent, le froid, la nuit. Les conditions d'hygiène étaient déplorables, il n'y avait pas de soins non plus. Et puis il y avait de la maltraitance aussi, des humiliations. Le fait que je sois un homme et Sophie une femme, il y a peut-être eu un traitement différent", met en avant l'ancien otage.
Éprouvant physiquement et psychologiquement
"Quand on vit ces moments-là, on est dans une dépendance totale par rapport à ceux qui nous ont enlevés. On ne sait pas si un jour on va rentrer, donc ce sont des conditions très éprouvantes physiquement et psychologiquement", témoigne Pierre Camatte.
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