"Ma mère est sacrifiée car on ne veut pas discuter", accuse le fils de l'otage Sophie Pétronin
Sébastien Chadaud-Pétronin publie jeudi un livre sur sa mère, médecin humanitaire détenue au Mali depuis le 24 décembre 2016.
Il a la certitude que sa mère est vivante mais regrette l'inaction des autorités. Le fils de Sophie Pétronin, otage française détenue au Mali depuis le 24 décembre 2016, déplore que sa mère soit "sacrifiée" par le refus selon lui des autorités françaises de "discuter" avec ses ravisseurs, dans un entretien au JDD du dimanche 28 avril.
La dernière vidéo où est apparue Sophie Pétronin, médecin humanitaire enlevée à Gao, dans le nord du Mali, avait été reçue mi-juin 2018. Elle y apparaissait très fatiguée et le visage émacié, et en appelait à Emmanuel Macron. Dans une autre vidéo publiée le 11 novembre, où elle n'apparaissait pas, ses ravisseurs affirmaient que son état de santé s'était dégradé.
"On m'a demandé de m'écarter"
Sébastien Chadaud-Pétronin avait effectué début décembre 2018 un voyage au Sahel et assuré à son retour avoir reçu une "proposition inespérée" des ravisseurs, qui aurait été rejetée par le gouvernement français. "En refusant cette offre, et en refusant surtout d'entamer une discussion - c'est le principe même de la négociation qui a été rejeté - les autorités ont montré que la seule option retenue par le chef de l'Etat (français) était militaire", explique-t-il dans le Journal du dimanche.
Pour lui, le ministère français des Affaires étrangères "ne veut pas discuter avec les jihadistes du sort de ma mère". "On m'a demandé de m'écarter, et je m'aperçois que c'est parce qu'on a pris la décision à ma place. La décision de sacrifier ma mère", martèle-t-il.
"Si je suis relancé, c'est qu'elle est vivante"
Sébastien Chadaud-Pétronin, qui publie jeudi un livre sur sa mère, a toutefois exprimé dimanche son espoir de reprise prochaine d'une forme de dialogue. "Ce qui est encourageant c'est que le téléphone recommence à sonner", a déclaré à l'AFP le fils de l'otage septuagénaire. "Si je suis relancé, c'est qu'elle est vivante", a-t-il ajouté, soulignant toutefois n'avoir "rien de factuel" sur l'état de sa mère.
Après des mois pendant lesquels la famille s'est "mise à l'écart", en se pliant aux recommandations des autorités françaises, il a le sentiment qu'"on rentre à nouveau dans une phase où les uns et les autres, on a envie de trouver une solution, donc on va forcément se remettre à communiquer entre nous, discrètement ou publiquement, et certainement aussi avec le Quai d'Orsay", a-t-il dit à l'agence.
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