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Mali : un haut responsable du groupe islamiste Ansar Dine tué

La contre-offensive contre les groupes islamistes du nord du Mali se poursuit. Le point sur les combats et le déploiement des troupes françaises sur le terrain.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Des Mirage 2000 français survolent le Mali dans la nuit du 11 au 12 janvier. (NICOLAS-NELSON RICHARD / ECPAD / AFP)

La contre-offensive armée, appuyée par la France, contre les jihadistes du nord du Mali se poursuit. Des troupes françaises supplémentaires sont arrivées samedi 12 janvier au soir dans la capitale malienne, et les combats se poursuivent dans le centre du pays.

Selon une source sécuritaire malienne citée par l'AFP, un haut responsable d'Ansar Dine, l'un des principaux groupes islamistes armés contre lesquels est dirigée l'offensive, a été tué dans les combats à Konna. Il s'agirait d'Abdel Krim dit "Kojak", un lieutenant du chef d'Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly.

Interrogé dimanche dans Le Grand Rendez-vous i-Télé/Europe 1/Le Parisien, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a confirmé que les raids aériens se poursuivaient. Selon lui, Bamako serait tombée en "deux ou trois jours" après l'offensive des jihadistes jeudi si la France n'était pas intervenue.

Francetv info fait le point sur la situation sur le terrain.

Quelles troupes françaises sont déployées sur place ?

La contre-attaque franco-malienne, lancée vendredi, s'est d'abord appuyée sur des forces spéciales françaises prépositionnées depuis des mois au Burkina Faso voisin. L'armée française n'a pas communiqué sur leur nombre, mais elles comportaient notamment des hommes du 4e Régiment d'hélicoptères de combat de Pau, auquel appartenait le lieutenant Damien Boiteux, tué au combat.

Elles s'appuient sur des hélicoptères de type Gazelle et Tigre, qui jouent un rôle décisif pour stopper les colonnes de pick-up armés des jihadistes. Le ministre de la Defense français, Jean-Yves Le Drian, a également fait état de la participation aux opérations d'avions de combat Mirage 2000 et Mirage F1, basés à N'Djamena, au Tchad.

Samedi soir, des renforts sont arrivés de Côte d'Ivoire et du Tchad, sans que, là aussi, leur nombre ne soit précisé. Des unités françaises ont par ailleurs été déployées à Bamako pour y assurer la sécurité des quelque 6 000 ressortissants français. 

Jean-Yves Le Drian a confirmé dans Le Grand Rendez-vous qu'environ 550 soldats français se trouvaient au Mali, dont près de 400 à Bamako, la capitale. 

Une photo diffusée par l'armée française montre des troupes du 21e régiment d'infanterie de marin en partance de N'Djamena (Tchad) pour le Mali, le 11 janvier 2013. (NICOLAS-NELSON RICHARD / ECPAD)

Où en sont les renforts africains et occidentaux ?

En parallèle du déploiement de troupes françaises supplémentaires, plusieurs intiatives africaines ont eu lieu pour renforcer l'opération. Face à l'urgence, le Burkina Faso, le Niger, le Togo et le Sénégal ont annoncé le déploiement chacun d'un bataillon de 500 hommes, tandis que le Bénin a annoncé l'envoi de 300 soldats. De son côté, le Nigeria a déjà dépêché une équipe technique de l'armée de l'air.

C'est justement un Nigerian qui sera le commandant de la Force internationale de soutien au Mali, la Misma, mise en place dans le cadre de l'ONU et composée de troupes de pays africains et qui doit compter plus de 3 300 hommes. Ces forces "sont en train de se positionner", selon le ministre ivoirien l'intégration africaine, Ally Coulibaly.

Un renfort bienvenu devrait également venir d'Europe : jusqu'ici plutôt en retrait, la Grande-Bretagne a annoncé samedi qu'elle allait fournir une assistance militaire logistique à Paris, pour transporter des troupes et du matériel. Les Etats-Unis doivent également apporter leur aide, pour le ravitaillement en vol des avions français et par la mise en action de drones de surveillance notamment.

Quel est l'objectif visé ?

Samedi, les troupes maliennes et françaises ont repris le contrôle complet de Konna, au centre du pays, qui était tombée jeudi aux mains des islamistes. Les combats, très violents, ont fait "une centaine de morts" dans les rangs des islamistes, selon l'état-major malien, et 11 morts et une soixantaine de blessés dans l'armée malienne.

Mais la contre-offensive ne devrait pas s'arrêter là. "C'est la reconquête du nord Mali qui vient de commencer", a déclaré samedi l'Ivoirien Ally Coulibaly ."L'objectif n'est pas seulement (...) d'empêcher que les jihadistes ne descendent vers le sud, mais surtout, c'est de reconquérir les positions de Tombouctou, Gao, Kidal", les trois principales villes du Nord du Mali.

Invité du 20 heures de France 2 samedi soir, Jean-Yves Le Drian n'a pas exclu la possibilité de mener l'offensive jusqu'à Tombouctou. "L'objectif, c'est que le Mali retrouve sa souveraineté", a-t-il précosé, expliquant que l'opération durerait "le temps qu'il faudra". "L'atmosphère est à un engagement fort des Français", confirme le grand reporter de France 2 sur place, Gérard Grizbec.

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