Mali : la France accusée d'avoir tué une vingtaine de civils
Un rapport de l'ONU affirme mardi 30 mars que l’armée française a une responsabilité dans les morts après le bombardement d’un village par la force Barkhane.
Des experts de l'ONU ont enquêté sur les lieux de la frappe militaire française le 3 janvier. Ils ont ratissé la zone d'impact, interrogé les villageois : au total, deux mois d'investigation au Mali, et un rapport qui accuse la France. "Le groupe touché par la frappe était très majoritairement composé de civils, qui sont des personnes protégées contre les attaques au regard du droit international humanitaire", peut-on lire dans le rapport MINUSMA publié mardi 30 mars.
Des “agriculteurs”, pas des terroristes
La frappe menée par deux Mirage 2000 a eu lieu dans la zone à risque du centre du Mali à 600 km au nord de Bamako, à proximité du village de Bounti. Selon les experts de l'ONU, l'opération française a tué 22 hommes, dont une majorité de civils. Seuls trois d’entre eux ont été identifiés comme appartenant à un groupe jihadiste. "Je reconnais, c'est ici que la bombe est tombée", assure un homme qui a participé au mariage. "Il y avait quelques femmes et beaucoup d'hommes au mariage, ajoute un autre. Les hommes étaient assis sous les arbres, et les femmes étaient de l'autre côté." "Tous ces gens étaient des agriculteurs, des éleveurs", déclare un autre homme.
Une version démentie par Paris. Selon la ministre des Armées, un groupe terroriste avait été identifié. "Nous réitérons avec force que la frappe aérienne qui a été réalisée le 3 janvier dernier à proximité du village de Bounti était une frappe qui était ciblée, contre des groupes terroristes armés préalablement reconnus", a indiqué Florence Florence Parly, la ministre des Armées.
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