"On a le sentiment qu'il y a une volonté de Paris de ne pas laisser cette affaire dans l'état où elle est", explique le fils de Sophie Pétronin
Sébastien Chadaud-Pétronin attend que l'État agisse vraiment pour libérer Sophie Pétronin, retenue en otage au Mali depuis décembre 2016.
"Je pense à Sophie Pétronin aux mains de ses ravisseurs. Nous ne l'oublions pas", a affirmé mardi 14 mai Emmanuel Macron lors de l'hommage aux deux militaires tués au Burkina Faso lors de la libération de quatre otages, dont deux français. Le chef de l'Etat a assuré que "jamais notre nation n'abandonne ses enfants".
"On a le sentiment qu'il y a une volonté de Paris de ne pas laisser cette affaire dans l'état où elle est", a réagi sur franceinfo Sébastien Chadaud-Pétronin, le fils de Sophie Pétronin, retenue en otage au Mali depuis décembre 2016. Mais "la volonté ne suffit pas". Les mots du président de la République ont fait "plaisir à toute la famille", souligne le fils de Sophie Pétronin. Mais "maintenant il faut agir. On doit envisager quelque chose". Sébastien Chadaud-Pétronin compte se rendre au Mali pour apporter son "soutien psychologique" à sa mère. Mais il espère "être aidé" dans son déplacement par le gouvernement.
franceinfo : Quelle a été votre réaction en entendant le chef de l'Etat ?
Sébastien Chadaud-Pétronin : Cela nous fait plaisir. Cela a fait plaisir à toute la famille. J'ai l'impression que c'est sincère. On a senti de la chaleur dans ses mots. Cela nous a touchés. On a vécu une actualité difficile. Il y a une libération heureuse et il y a un drame, parce qu'il y a deux militaires français quoi ont perdu la vie. C'est très partagé comme sentiment. On a ce sentiment partagé. On ne peut pas se réjouir, parce que Sophie est quelque part dans le Sahel. Comme dit monsieur Macron, on ne sait pas où elle est.
Je pense qu'il faut essayer de lui apporter un soutien quelconque. Je continue à dire qu'on ne peut pas l'abandonner. Maintenant il faut agir. C'est peut-être le bon moment pour qu'on puisse rencontrer monsieur Macron et évoquer avec lui quelles sont les perspectives, même si s'est restreint. On doit envisager quelque chose. On ne peut pas l'abandonner. Je le remercie sincèrement des mots qu'il a eus. J'espère qu'il me recevra et j'espère qu'on pourra apporter une forme de soutien à ma mère.
Dans le cas des otages libérés au Burkina Faso, l'armée est intervenue rapidement avant qu'ils ne passent dans d'autres mains. Vous regrettez que cela n'ait pas été tenté à l'époque pour votre mère ?
Bien sûr qu'on le regrette. La mesure de la gravité n'a pas été prise dès le départ de l'affaire Sophie Pétronin. On a manqué tous de réactivité, de réalisme. On a laissé faire. On ne s'est pas rendu compte que, quelques jours plus tard, on perdrait définitivement sa trace.
Cette pensée du chef de l'Etat, cela vous redonne de l'espoir sur l'engagement de la France ?
On avait pris la décision, avec le comité de soutien, que je reparte sur place pour essayer d'apporter un soutien à ma mère. Je ne sais pas dans quelle mesure l'État français veut et peut m'aider. Mais, si une option militaire n'est pas possible et si une négociation n'est pas envisagée, cela ne veut pas dire pour autant qu’on doit rester en France pour regarder ce qu'il se passe. Je compte me rendre là-bas pour essayer de faire passer des messages, du soutien psychologique, pourquoi pas des médicaments. Et j'ai besoin d'aide pour cela.
Cette actualité malheureuse a relancé l'affaire Sophie Pétronin et on a le sentiment qu'il y a une volonté de Paris de ne pas laisser cette affaire dans l'état où elle est. La volonté ne suffit pas. Maintenant il faut des actes. J'attends à tout moment de pourvoir obtenir un rendez-vous ou de pouvoir être aidé dans le déplacement que j'ai annoncé au Mali.
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