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"Si cette même gouvernance reste, nous sommes tous foutus" : le chanteur malien Salif Keïta "très inquiet" pour son pays avant l'élection présidentielle

Salif Keïta émet de sérieuses critiques au sujet du bilan d'Ibrahim Boubacar Keïta, le Président malien candidat à sa succession dimanche.

Article rédigé par franceinfo - François-Xavier Freland
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Le célèbre chanteur Salif Keita, à son domicile près de Bamako (FRANÇOIS-XAVIER FRELAND / RADIOFRANCE)

"J'ai trouvé que les cinq ans qu'Ibrahim Boubacar Keïta a fait au pouvoir ont été désastreux", estime, sur franceinfo, le célèbre chanteur malien Salif Keïta, alors que le premier tour de l'élection présidentielle a lieu dimanche 29 juillet au Mali. Le Président sortant, surnommé IBK, brigue un deuxième mandat. "Je l'aime beaucoup, c'est mon frère mais quand on sort de la famille, on doit dire la vérité", ajoute Salif Keïta, très critique à l'égard du bilan d'Ibrahim Boubacar Keïta.

Favorable à une fédération du Mali

Le chanteur apporte son soutien à Soumaila Cissé, le principal opposant au Président sortant. "Nous devons refuser l'argent de la corruption et travailler et penser pour notre pays", explique Salif Keïta, qui se dit "très inquiet" pour la situation de son pays. Il milite pour la création d'une fédération du Mali qui donnerait un plus grand pouvoir aux régions, afin de calmer les problèmes ethniques dans le nord du pays. Des tensions qui alimentent notamment le terrorisme.

C'est une façon de gérer un pays, ce n'est pas une séparation.

Salif Keïta

avec franceinfo

Salif Keïta souhaite sensibiliser la population malienne à ce sujet. "Il faut nous coacher, ça c'est vrai. Le Mali est à 90% analphabète. Donc ils n'ont pas cette compréhension à leur portée. Il n'est pas facile de leur expliquer comment ça va se passer".

Selon Salif Keïta, "si cette même gouvernance reste, nous sommes foutus à jamais. Il n'y aura plus de solution." Il souhaite que le Mali avance. "Nous sommes dans une démocratie et pas dans une monarchie", a-t-il indiqué, pour défendre ses idées.

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