Ce que l'on sait du meurtre d'une Danoise et d'une Norvégienne dans le sud du Maroc
Les corps des deux jeunes femmes ont été retrouvés lundi à deux heures du village d'Imlil, dans la région montagneuse du Haut Atlas. L'une d'entre elles a été décapitée. Les autorités ont arrêté quatre suspects qui ont des liens avec des islamistes radicaux.
L'enquête sur le meurtre de deux jeunes femmes – une Danoise et une Norvégienne – au Maroc progresse et s'oriente vers la piste terroriste. Trois suspects ont été arrêtés à Marrakech, jeudi 20 décembre, a annoncé la police marocaine. Neuf autres, soupçonnées d'avoir des liens avec les quatre suspects, ont été interpellées entre jeudi et vendredi dans plusieurs villes du pays.
Depuis Copenhague (Danemark), le Premier ministre danois, Lars Løkke Rasmussen, a dénoncé "un crime bestial". La Première ministre norvégienne, Erna Solberg, a de son côté condamné jeudi une "attaque brutale et dénuée de sens sur des innocents" dans un communiqué de presse. Voici ce que l'on sait, à ce stade, de ce crime qui a eu lieu dans une région montagneuse du sud du Maroc.
Les corps des deux victimes ont été découverts en pleine montagne
Les victimes, Louisa Vesterager Jespersen, une Danoise de 24 ans, et l'une de ses amies, Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, étaient parties pour un mois de vacances au Maroc. Elles étaient arrivées ensemble le 9 décembre, selon la BBC (lien en anglais). Selon la mère de Maren Ueland, interrogée par la chaîne de télévision NRK, les deux femmes étudiaient ensemble à l'université de Bø, dans le sud de la Norvège.
Leurs corps ont été découverts lundi sur un site isolé d'une région du Haut Atlas, à environ deux heures de marche du village d'Imlil. L'endroit est réputé pour ses sentiers de randonnée, et les deux amies y avaient planté la tente pour la nuit.
D'après un hôtelier joint par l'AFP, un corps a été retrouvé "à l'intérieur d'une tente, l'autre à l'extérieur". Ils portaient des "traces de violence à l'arme blanche" sur le cou, ont indiqué les autorités locales dans un communiqué lundi. L'une des deux jeunes femmes a été décapitée, selon les autorités.
Les enquêteurs marocains cherchent encore à authentifier une "vidéo relayée sur les réseaux sociaux, présentée comme montrant le meurtre d'une des deux touristes", selon le procureur de Rabat.
Un avion transportant les corps des deux victimes a quitté vendredi le Maroc à destination de Copenhague.
Treize personnes ont été arrêtées
Quatre hommes ont été arrêtés à Marrakech depuis les débuts de l'enquête. Un premier suspect a été interpellé dès lundi dans un quartier populaire de la ville. Il appartient à "un groupe extrémiste", selon un communiqué du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ), une unité de police d'élite chargée de l'enquête de terrain. Il a été placé en garde à vue.
Trois autres hommes ont été arrêtés jeudi matin, à la suite du lancement d'un avis de recherche les concernant. Ces derniers sont originaires de Marrakech, selon l'avis de recherche. Ces quatres hommes sont les suspects directs du meurtre.
Par ailleurs, neuf personnes ont été interpellées pour leurs "liens présumés avec les auteurs de l'acte terroriste". Des perquisitions, menées à Marrakech (centre), Essaouira, Sidi Bennour et Chtouka-Aït Baha (ouest), et Tanger (nord), ont permis la saisie de "plusieurs équipements électroniques, d'un fusil de chasse, d'armes blanches (...) d'un uniforme militaire et de matériaux susceptibles d'être utilisés dans la fabrication d'explosifs".
La piste terroriste est sérieusement envisagée
L'enquête en cours s'emploie à "vérifier le mobile terroriste qui est soutenu par des preuves et par les données de l'enquête", a indiqué dans un communiqué le BCIJ. Le procureur de Rabat a confirmé, jeudi 20 décembre, l'authenticité d'une vidéo relayée plus tôt dans la journée sur les réseaux sociaux, montrant quatre hommes présentés comme les quatre suspects. Les images montrent ces hommes prêtant allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, chef du groupe terroriste. "La vidéo (...) a été enregistrée la semaine dernière, avant l'exécution des actes criminels faisant l'objet de l'enquête", selon ce communiqué officiel.
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