Coupe du monde 2022 : le sélectionneur Walid Regragui "a toujours été un leader", réagit un ami d'enfance après la qualification du Maroc en demi-finale
Le sélectionneur du Maroc Walid Regragui "a toujours été un leader spirituel, un leader naturel qui nous a conduit au succès", a réagi samedi 10 décembre sur franceinfo son ami d'enfance Azdine Ouis, président de l'association Détection accompagnement football (DAF) à Corbeil-Essonnes, arbitre départemental et éducateur spécialisé, après la qualification des Lions de l'Atlas pour les demi-finales de la Coupe du monde de football. Walid Regragui "fait renaître l'espoir chez beaucoup de citoyens", estime Azdine Ouis. L'éducateur souligne que le sélectionneur "veut déconstruire les stéréotypes et les préjugés qu'on a sur l'Afrique". Il voit encore dans la qualification du Maroc "la victoire du football amateur".
franceinfo : Comment vivez-vous cette victoire du Maroc ?
Azdine Ouis : C'est difficile de répondre avec toutes ces scènes de liesse qui sont répétées dans les quartiers de la ville, à Corbeil-Essonnes, mais également dans toutes les banlieues. Des chants, des cris, des youyous roses. Franchement, on n'y croit pas. Au-delà du succès marocain, c'est une victoire aussi du monde arabe, du monde musulman et africain. En France, cette victoire du Maroc, c'est la victoire du vivre ensemble, de la fraternité, de la diversité, de l'amour, du cœur et des enfants de la République, de toutes ses franges. Aujourd'hui, on vit dans un climat délétère, avec tous ces problèmes qu'on peut rencontrer aujourd'hui en France. Mais aujourd'hui, Walid symbolise avec dextérité le génie créatif. Il fait renaître l'espoir chez beaucoup de citoyens qu'il rend heureux. Mais ça, c'est Walid Regragui.
Depuis l'âge de dix ans, on a vécu ensemble dans la cité de Montconseil à Corbeil-Essonnes. Et Walid, depuis qu'il est tout petit, il renvoie des éléments fédérateurs. Il a toujours réussi à créer une dynamique d'équipe. Lorsqu'on jouait, quand j'étais gamin, il était toujours capitaine. À un moment donné, on avait besoin d'une maison de quartier parce qu'on avait juste un petit local. C'est lui qui nous mobilisait, qui nous galvanisait pour descendre à la mairie pour construire une maison de quartier. Il a toujours été un leader spirituel, un leader naturel qui nous a conduit au succès à tous les niveaux.
Est-ce que vous avez pu échanger avec Walid Regragui depuis le début de la compétition sur ce qu'il ressent, sur ce qu'il vit ?
Oui, on a échangé. Il a toujours un moment pour nous de disponibilité. Il nous dit qu'il faut rêver. On a le droit de rêver. Ce qu'il se passe avec le Maroc, c'est ce qu'il peut se passer tous les jours dans notre quotidien. Il faut faire preuve d'abnégation, de persévérance, de pugnacité. C'est quelqu'un qui a toujours été mobilisateur de toutes les forces vives. Et là, aujourd'hui, il parle aussi de la question de l'Afrique. Pour lui, c'est vraiment quelque chose de très important. Il veut déconstruire un peu les stéréotypes et les préjugés qu'on a sur l'Afrique. Il veut montrer au monde entier et au monde du sport que l'Afrique possède des atouts et des potentialités. Et aujourd'hui, par l'intermédiaire de cette victoire sur le Portugal, il a mis Cristiano Ronaldo à la retraite.
Est-ce que vous comptez lui rendre hommage d'une façon ou d'une autre à Corbeil-Essonnes ?
Absolument. C'est déjà dans les réflexions communes qu'on a avec toutes les forces vives à Corbeil-Essonnes, notamment avec le tissu associatif qui est très riche. Bien sûr qu'on va lui rendre hommage. On est en train déjà de voir avec des artistes locaux pour réaliser une fresque sur un grand bâtiment à Montconseil à Corbeil-Essonnes, dans son quartier d'origine. Et notamment une réception avec tous les amis d'enfance, toutes les franges de la population, les bénévoles, les parents, tous les amoureux du football amateur. Parce que cette victoire aussi, c'est aussi la victoire du football amateur.
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