"Le président Ali Bongo se porte plutôt bien" : le Premier ministre gabonais rassure ses compatriotes
Il y a eu d'abord une photo officielle du président Ali Bongo suivie d’une vidéo tournée à son chevet avec le roi Mohamed VI du Maroc puis avec une délégation de dignitaires gabonais. Des preuves de vie loin de rassurer totalement l’opposition et la société civile de son pays.
Le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet, est formel : le président Ali Bongo Ondimba se porte plutôt bien. Il l'a dit le 4 décembre 2018 à Libreville, à son retour de la capitale marocaine où il a rendu visite au chef de l'Etat. "Le chef de l’Etat se porte plutôt bien, le processus de sa rééducation évolue très rapidement et positivement... Il est conscient, il reconnaît ses interlocuteurs, il parle et voit bien. Nous avons été rassurés et apaisés en sortant de cette audience", a affirmé le chef du gouvernement qui s’est rendu à son chevet en compagnie d’autres dignitaires gabonais.
Le 4 au soir, les chaînes de télévision publiques du pays ont diffusé une vidéo de la rencontre entre le chef de l’Etat, son Premier ministre, le vice-président et la présidente de la Cour constitutionnelle.
La veille, une photo et une vidéo avaient déjà été diffusées par le palais royal du Maroc, montrant Mohamed VI rendant visite à Ali Bongo à l’hôpital militaire de Rabat où il est soigné. Pour les autorités gabonaises, il n’est donc pas question de parler de vacances du pouvoir à Libreville.
Agé de 59 ans, le président gabonais est hospitalisé depuis un mois et demi à la suite d’un malaise. Il a été admis le 24 octobre dans un hôpital de Ryad en Arabie Saoudite, où il est resté jusqu’au 29 novembre. Il a ensuite été transféré dans un établissement militaire de Rabat pour y poursuivre sa convalescence et sa rééducation.
L'histoire est jonchée de cas où le président de la République est malade et prend le temps de se remettre en bonne santé. Il n'y a pas de limite à cela
Pierre-Claver Maganga Moussavou, vice-président gabonaisAFP
A aucun moment, les autorités gabonaises n’ont révélé le mal dont il souffrait. Seules des sources non officielles ont évoqué un accident vasculaire cérébral (AVC). Les preuves de vie rendues publiques ces dernières 24 heures vont-elles mettre fin aux spéculations sur l’état de santé du président gabonais ? L’opposition et la société civile gabonaise restent sceptiques. Après 40 jours d’hospitalisation, elles se demandent si le président Ali Bongo est encore capable de diriger le Gabon.
C’est le cas de l’activiste Marc Essangui qui s’est confié au correspondant de RFI à Libreville après avoir visionné ces images. "Est-ce qu'Ali Bongo, après avoir subi l’attaque, est encore capable de régner au sommet de l’Etat ?", s’est-il interrogé.
Le président de l’Alliance pour la renaissance nationale, Richard Moulomba Mombo, a aussi réagi après la publication de ces preuves de vie. "On ne comprend pas qu’en retrouvant ses forces, en recevant le roi du Maroc et même des délégations gabonaises, y compris en séance de travail, il ne soit pas capable d’adresser un message qui rassure les Gabonais", a-t-il confié au correspondant de RFI à Libreville.
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