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Le roi du Maroc légalise l’avortement dans de nouveaux cas
Dans le monde musulman, l’avortement est dans l’ensemble interdit, sauf en cas de force majeure. Au Maroc, le roi Mohamed VI vient d’effacer en partie une hypocrisie. L’avortement sera autorisé, mais dans des cas bien précis, loin de satisfaire la société civile.
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L’avortement sera autorisé lors de grossesses qui résultent d’un viol ou d’un inceste. Ou encore en cas de malformation du fœtus, et bien sûr en cas de danger pour la mère. Ce dernier cas était jusque là le seul autorisé, les autres avortements sont punis d’un à cinq ans de prison.
D’où ce chiffre sidérant livré par les associations : entre 6 et 800 interruptions de grossesse sont pratiquées chaque jour dans le pays. Aussi, 13% de la mortalité maternelle (687 morts par an) au Maroc proviennent des avortements. Dans le même temps, précise le magazine marocain Telquel, le phénomène des abandons d’enfants se multiplie, jusqu’à 150 par jour.
Mais ce journal regrette une légalisation a minima. Des consultations ont montré que la majorité du pays reste favorable à la criminalisation de l’avortement illégal. Et c’est justement cet aspect que met en avant un autre journal marocain, l’Opinion. «Criminalisation de l’avortement à trois exceptions près», titre le confrère, préférant mettre en avant ce qui ne change pas et ce, «dans le cadre du respect des préceptes de la sainte religion islamique». Le roi a également insisté sur la nécessité de renforcer la prévention.
Quelle situation dans le monde arabe ?
L’islam interdit l’avortement, sauf dans des cas d’extrême danger pour la mère, ou en cas de malformation du fœtus. Autant dire que les législations des pays musulmans sont peu favorables voire opposées à l’avortement, y compris lorsque la grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste. En ce sens, la législation marocaine va un peu plus loin que celle des autres pays arabes.
Mais c’est à la Tunisie que revient la palme de l’émancipation féminine. C’est le seul pays arabe qui autorise l’IVG depuis 1973. Nettement en avance donc, y compris vis-à-vis de pays occidentaux.
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